dimanche 25 mai 2014

Un peu de grimpe aux "Mallos de la Rhune"


A chacun son Trip.
Il y a ceux qui courent les montagnes en tennis, petit short,débardeur light et une ceinture de bidons remplis de liquides bizarroïdes,voire illicites: ceux sont les nouveaux "Skyrunners".
Et puis il y a les autres: les marcheurs pépères, en grosses chaussures de type "Galibier", le sac à dos remplis de victuailles à faire pâlir Russell, le béret bien vissé sur la caboche , les knickers en velours fourré et la fleur au fusil : ceux sont les vieux "Rhunners".

Avec Steph, nous l'avons joué dans la deuxième catégorie et bien nous en a pris.
Avec cette météo fantastique - il ne pleut  pas et au Pays Basque quand il ne pleut pas, c'est qu'il fait beau quelque soit la couleur du ciel- nous décidons donc d'aller gribouiller grimpouiller du côté des crêtes de Burkina  Urkila.

Les crêtes de Urkila pendant l'approche



La crête est composée d'une succession de blocs de hauteurs différentes en conglomérat ou / et en gré.
Il est possible de remonter le premier bastion par son côté le plus raide en remontant une fissure et en prenant quelques coinceurs ou friends de taille moyenne ( V). Sinon, prendre à droite pour remonter une dalle couchée et facile (III).


La suite consiste à grimper selon les envies ,les multitudes blocs, sachant que par endroits il y aura des vieux burils et des pitons en place pour protéger les pas les plus périlleux mais jamais durs.

Ainsi va le voyage



Une belle dalle équipée dans ce cahot de cailloux et son relais sommital 5 étoiles.




On trace la route selon les humeurs du moment




Une nouvelle version du Titanic?


A la fin des difficultés,on passe versant Sud. J'ai le souvenir d'avoir repéré un peu plus haut, une petite ligne matérialisée par des broches, parallèle à un dièdre cheminée parsemé de quelques pitons et d'une barre de fer . C'est l'occaz d'aller voir ça malgré les premières gouttes de pluie.

Une longueur de 30 m en super bon rocher


On se la pète...


Dièdre final avec son nid de vautour sur le côté


La longueur après le rappel facultatif


En redescendant, on a trouvé d'autres possibilités de s'amuser


Sur le chemin du retour, les autochtones ont repris leur droit.


lundi 19 mai 2014

Pène Sarrière: Voie Oscaby Aragües 200 m TD


Alléluia!!!!!!
Enfin, nous avons conjuré ce mauvais sort qui nous persécute depuis quelques semaines et qui fait de nous les "Zlatan" des buts à répétition.
Cette fois ci, avec Louis, on a joué à la maison, par précaution (la route étant moins longue en cas d'un nouveau but) et pour retrouver nos marques sur nos massifs.

Ceci dit, la ligne que l'on choisit n'est pas faite souvent et il parait qu'il faut avoir un peu l'esprit curieux.
La voie, Oscaby Aragües, deux anciens guides locaux à l’âme aventureuse, se trouve sur la célébrissime face Est du Pène Sarrière au dessus de Gourette.

La voie remonte une série de dalles pour aller grimper le dièdre en diagonale dans la face.


On sait que dans les passages durs, des burils, à moitié sortis de leur logement, donnent la possibilité de faire des pas de A0. Sinon, on trouve en complément de ces derniers, quelques pitons. A part dans les longueurs difficiles, les points sont espacés.

Première longueur qui démarre à 15 m à droite de la Wallou ( IV/ V)



Deuxième longueur: au relais, partir bien à droite pour aller chercher un piton en traversée puis les burils dans les dalles compactes ( 6b+ ou A0 6a obl ) et revenir vers la fin sur la gauche pour rejoindre le relais.


L3: on change de leader pour cette longueur en 6b ou A0 (V+ obl) qui mène sous le dièdre en diagonal.


L4: Le fameux dièdre. la longueur la plus jolie en mon sens (6a)
Attention au départ!!!! Pas de possibilité de protection sur plusieurs mètres jusqu'à la fissure du dièdre. Au choix et selon les envies: grimper sur la dalle compacte et raide pour rejoindre la fissure ou tirer sur la droite  pour rejoindre une sorte de zone plus fragmentée et donc délitée.Je dois avouer que j'ai serré les fesses et que j'ai pratiqué un peu la théorie de la fuite en avant sur ce morceau.  La suite est en bon rocher.


Le dièdre vu du relais du haut


L5 par la sortie de gauche : V+ et A0
Pour dire vrai, on a pas trop bien compris le A0. Pour nous, le A0 est un point d'aide qui doit permettre de sortir d'un passage en attrapant au dessus des prises ou un autre point d'aide. Là, rien de rien, la peau des fesses, même pas de quoi caler le dentier.
Par un ingénieux système de pendule, Louis trompe l'adversaire en remontant par une zone de faiblesse.


Au niveau du pas A0



L6: Longueur de sortie. La plus facile mais aussi la plus pourrie avec de belles assiettes prêtes à vous accueillir et à vous expédier vers la terre ferme ( IV+)


Tiendra ou tiendra pas? Le bloc, pas Louis.



Descente facile par la voie normale du Pène Sarrière

Tous les relais sont équipés.
Hors les longueurs dures qui peuvent être faites en A0, les points sont généralement éloignés. Prendre un petit jeu de friends de taille moyenne et un jeu de coinceurs. Pitons inutiles.


lundi 12 mai 2014

Olvena, le gâteau ; Monrebei,l'indigestion


Ceci est un hymne à l'humilité, par défaut et sans plaisir.
"Deux quiches en Espagne ne peuvent pas faire une bonne paella" dixit Louis, EX grimpeur et Ex ouvreur de voies sur les parois pyrénéennes.

Pourtant, tout avait bien commencé. En passant le Somport, premier arrêt dans une cafétéria locale pour se taper un "plato combinados" ( voilà Damien, c'est dit) et puis reprise de la conduite pour jeter, tard dans la nuit,  la Queshua , du côté de Olvena et son site de grimpe.
L'objectif est de faire le lendemain une petite voie puis de reprendre la route pour aller à Monrebei et repérer le départ de la voie tant convoitée.

Paroi de Olvena et son Rio avec son pont romain



Donc, après un levé tranquilou, et une approche de 5 minutes, nous voici au pied de la paroi. N'ayant pas de topo du coin, je me souviens de notre dernière venue avec Jean Pierre, qui m'expliquait que la voie où il y avait plusieurs cordées dedans était assez facile.Etant seuls aujourd'hui, nous décidons d'aller y jeter un œil.

La ligne qui va chercher le dièdre en haut


Départ L1 V+


L2 Jolie petite longueur sur un caillou à trous puis L3 en dalle avec un pas plus difficile (V+)




L4 V+ Longueur de sortie avec les spits sur la dalle de droite qui ne permettent pas de grimper dans le dièdre proprement dit. Montée des pulses et petite suée.


De là, on chausse les savates  et on dégage jusqu'au mirador par la via ferrata.



Retour facile par un bon sentier. Moins de 3h de voiture à voiture.
La voie se nomme Astérix 160 m V+ avec un pas en 6a équipée (prendre un petit jeu de coinceurs et 2 ou 3 Friends moyens).

Ensuite, c'est direction Monrebei sans oublier le côté gastronomie locale.

Ahhhhh! Monrebei, j'en ai tellement entendu parler..... Eh oui, pour moi, c'est la première fois.
J'ai un ressenti comme la première fois que j'ai découvert l'amour: heureux mais surtout angoissé et inquiet de ne pas être à la hauteur, de ne pas bien faire.
Mais d'abord, comme avant l'acte ultime, il y a le plaisir des yeux et une envie progressive de vouloir caresser et flirter avec ces lignes, ces courbes, ces plis.
En cette fin d'aprèm, nous partons repérer le chemin qui mène au pied de ce fameux Dièdre Gris.
Nous observons, imaginons la route dans ces hautes verticalités et essayons de minimiser la Chose. Mais voilà, ici c'est Monrebei et on le sait, ce ne sera pas "donné" malgré que se soit une classique avec une cotation a priori très abordable pour nous.

Une jolie approche très typée made in Spain


Coté paroi d'Aragon, juste grandiose.



Côté paroi catalogne


Côté la Cade


Après avoir pris nos marques, petite nuit dans un lieu magique et très spirituel.



5 heures du mat, debout. C'est un beau jour pour mourir...ou pas.
Louis dégaine le premier et arrive à R1 assez rapidement.


L2 une longueur peu banale mais plus impressionnante que dure


L3 Pauvre de nous. On s'est fait secouer comme des pruniers. Une fissure hyper physique et très raide. Au relais, le doute c'est carrément incrusté dans nos neurones. V+ ils disent. Merde alors,ça va donner quoi plus haut dans le 6a+?


Sur ma demande express, Louis attaque de nouveau la longueur suivante. Etant plus âgé que moi, c'est lui qui doit mourir avant moi. Normal non?




Au relais, on se concerte. A chaque longueur, on prend une raclée et nous sommes à la limite de la rupture.
Nous sommes dans les temps que nous nous étions fixés mais la suite nous fait sérieusement réfléchir.
De façon un peu débile, je décide de relancer la machine jusqu'au relais suivant. A moi d'être kamikaze.


Dans cette partie, je bataille dure et pour passer sans aller percer la couche d'ozone, je suis limite d'artifer.
Cette fois ci, la décision est prise: le gâteau est trop gros pour nous, c'est l'indigestion. Tant que l'on peut, il faut retrouver la terre ferme.
Sur le chemin du retour, la pilule est dure à avaler et on cherche une multitude de raisons qui nous permettraient de mieux digérer cette gifle.

En triant les photos de ce weekend, j'en ai trouvé une qui traduit bien l'état d'esprit dans lequel nous sommes rentrés



Deux quiches en Espagne ne peuvent pas faire une bonne paella.