mardi 21 avril 2015

Pena Solano: nouvelle voie "La ruta de las tapas" 6b 170m


Cette fois ci, c'est quasi certain, nous avons troqué les lames pour passer en mode ballerines.
Le temps médiocre sur les massifs nous pousse de nouveau vers le sud.
Avec Jean Pierre,  nous repartons à la Pena Solano pour continuer une ligne que nous avions commencée cet automne.
 Les deux premières longueurs automnales nous laissaient penser que l'on pouvait en tirer un truc pas trop mal. Les trois autres longueurs confirment cette impression.

Le topo de Jean Pierre


La ligne démarre au niveau d'un tout petit surplomb, balisée par un cairn au sol.
A ce jour, les deux premières longueurs sont trempées par l'orage de cette nuit mais par un système de balcon herbeux suspendu, nous réussissons à atteindre R2.

L1 cet automne avec JP chaud bouillant au départ





L2 Photo de Jean Pierre prenant au vif la "kich" que je suis.



L3 une traversée facile (IV) ascendante partant vers la droite avec un rocher sculpté.



 
L4: Magnifique longueur qui consiste à franchir un ressaut pour rejoindre une zone couchée dont le calcaire est incrusté d'une multitude de cailloux ultra solides avec plein de bonnes surprises. Relais à l'extrémité droit des surplombs sur friends grâce à de très belles fissures.
 
 

 



L5 Petite longueur assez pêchue malgré les apparences




 
 
Descente équipée de 3 rappels qui vous déposent à environ 5 minutes du dièdre Sajuma
 
 
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Au final, une jolie petite voie semi équipée sur un excellent caillou  avec en plus un joli panorama sur la Telera et le secteur de Panticosa.
 
 


 
 


mardi 7 avril 2015

Pic rouge du Pailla / couloir NO: Une trace peut en cacher une autre.


En regardant entre mes jambes, je vois, quelques mètres dessous, Louis, et me dis que si jamais mes pointes avant ripent, il sera marqué à vie, à moins que dans la gamelle, on arrache le relais. Il m'est  impensable de compter sur  la broche que j'ai pu enquillée que sur 2 centimètres pour protéger le relais et par la même occaz nos fesses.
Les tensions qui se propagent dans mes jambes font naitre des débuts de crampes et un soupçon de panique.
Deux mètres au dessus de moi se tient le petit bloc coincé tant convoité ( et qui nous permettrait de sortir de ce bordel) mais les parois se resserrent tellement sur moi qu'elles rendent quasi impossible l'utilisation des piochons. Encore faut il que pour pouvoir les utiliser, il y ait assez de matière. Seule une fine carapace de glace translucide tapisse les parois, rendant la grimpe à mains nues impossible.

Ne pas tomber, surtout ne pas tomber MAINTENANT.
Aucune possibilité de mettre un point fiable si ce n'est un piton que j'arrive à mettre dans une pseudo fissure et à l'enfoncer  à la main.
Au niveau de mon visage, une petite niche où s'est accumulée une neige de type semoule.
Je dois faire vite car les crampes commencent sérieusement à me chatouiller les mollets.
Sans trop me poser de question, j'empoigne la corde et la passe derrière le semblant de champignon à neige que je viens de faire dans la précipitation, récupère le piton plus que branlant et demande à Louis de me descendre.

Sauvés.
Après rerererelecture du topo, nous comprenons que nous avons pris la branche de gauche au lieu de droite après le gros bloc coincé. Pourtant, des traces de prédécesseurs y partaient pour disparaitre subitement au niveau d'une vieille cordelette ( rappel). Pris dans la bagarre, je n'y ai pas porté attention. Il faut bien dire que cette longueur est "costaud", soutenue... surement la plus dure de toutes.

Dans notre dernière longueur,après une succession de ressauts en mixte et une sortie  avec une glace peu épaisse et très dure contrairement aux apparences.



Après un retour au précédent relais, on se remotive pour faire la dernière "vraie longueur" de ce foutu couloir.
Mais très vite, nous allons jeter l'éponge car un énorme bouchon de neige sans grande consistance ferme le passage et puis, je dois avouer, je suis un peu cramé du cerveau.
Branche de gauche et branche de droite avec le méga bouchon de neige


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Dommage, car sinon tout était super. Les 4 précédentes longueurs se passent bien avec des ressauts assez courts mais "pêchus".

Le pic de Pailla et son couloir



L1: ressaut 85° de plusieurs mètres en mixte: ça réveille.





L2: longueur de transition à 50°


Relique dans L2



L3: Ressaut vertical avec quelques mètres en dry et opposition, terrain de jeu préféré des mono pointes.





L4: Ressaut en mixte à 85° avec un départ hargneux sans pied



"Notre L5 " de la branche de gauche avec vue sur les ressauts verticaux au fond et le gros bouchon de neige branche de droite.



Descente en 4 rappels sur des relais équipés.

Un bien bel endroit avec une ambiance typée couloir du Garroté à Ansabère.

Et puis, aussi, nous avons adoré tout ça...




Pour la petite aventure, prendre un jeu de friends, coinceurs , 3 pitons et 3 broches.

La veille, nous sommes montés à Héas pour une petite reprise du rocher en parcourant 2 jolies voies de 100m sur un très bon caillou et bien équipées: Monsieur lapin et 3 taucards.





Pour les prétendants au Swan, le couloir est en super condition et bien tracé avec un départ en glace.