dimanche 25 novembre 2012

Taillon : goulotte centrale

Malgré les apparences trompeuses avec le peu de neige, l'hiver a bien posé ses valoches en haute montagne. Pour notre première sortie hivernale, on doit bien avoué qu'il a su nous montrer que la fin de la récré estivale, la grimpe avec la fleur au fusil, et l'oubli volontaire, ou pas, des fringues étaient terminés et que dorénavant, il faudra composer avec les caillantes obligatoires, les conditions sur le terrain et les pièges capricieux du manteau neigeux. L' hiver se chargera de souhaiter, à sa manière, la bienvenue à la cordée qui nous suivait sur les pentes situées juste sous le couloir de gauche, en partant avec une grosse plaque à vent: pas de bobos (beaucoup de chance quand on voit la grosseur des blocs). La journée s'annonçait pourtant bien avec ses couleurs matinales chatoyantes , mais le vent, qui souffle parfois en rafale va faire son travail de sape et rendre la tache difficile.
La face Ouest avec ses goulottes
Au vue des bonnes conditions au départ de la goulotte, on ne veut pas lâcher le morceau et décidons de grimper. La première longueur est une rampe qui mène sous un ressaut de glace vertical. Les conditions environnementales sont les mêmes qu'au Ben Nevis,et le jeu consiste à grimper le plus rapidement entre les coulées de neige qui s'engouffrent partout dans nos fringues et collent les cils entre eux, rendant les coups de pioches et une progression un peu au filing.
Jean Pierre dans ses œuvres avant d'être noyé par un liquide solide.
Deuxième ressaut en bonne glace.
Louis congelé à un relais.
Sur le haut du couloir.
Sortie fraiche et venteuse.
Nous redescendrons par le col de Gabiétous en mettant quelques points entre nous et en prenant bien soin de suivre les traces, signes pour nous que le vent , dans cet endroit, n'a pas fait son travail de bourreau et finirons par 1 rappel pour franchir la barre rocheuse et rejoindre le départ des voies. En redescendant, nous constaterons encore mieux que la montagne est pelée , que la station de ski n'est pas prête à ouvrir ses portes et qu'on était loin d'imaginer qu'une cordée pouvait partir avec une plaque.
Lumières de fin de journée.
La goulotte est en super condition mais les coulées de neige et le vent ont rendu la journée un peu fastidieuse. La voie est peu soutenue malgré les 2 ressauts verticaux en glace et les passages en mixtes sont faciles dans la deuxième partie. Au vue de l'évolution des conditions et du vent fort,le choix de la descente est à bien réfléchir. La cordée espagnole qui a grimpée avec nous, a préféré descendre par la brèche et faire le grand tour. Autre récit sur le blog d'un des espagnoles: Mendibloga.

samedi 17 novembre 2012

Pic d' Estrémère : Pireneos con Fronteras

Chaussons ou piochons? Le choix est vite fait, au vue des infos qui circulent sur le net sur les goulottes du Taillon. Pour Jean Pierre et moi, ce sera donc les ballerines pour aller faire quelques chorégraphies sur un rocher ossalois. Ce samedi matin, nous remontons la vallée dans le but d'aller ouvrir. Au fur et à mesure que nous prenons de l'altitude, nous sommes de moins en moins sereins. Au dessus de nos caboches, le ciel côtoient les couleurs tirant vers toutes les nuances du gris, annonçant un risque prématuré d'une mousson locale. Arrivés au départ,nous sommes reçus par un vent à faire retourner les narines des chevaux qui nous entourent: "l'ouverture" est reportée à plus tard. Le ciel joue avec nos nerfs, et nos cerveaux fument pour trouver un plan B.Par coutume, nous décidons de passer en Espagne pour essayer de faire un peu de grimpette improvisée. Au Pourtalet, c'est la guigne, le ciel ibérique n'est pas plus accueillant, voire encore plus capricieux. LE BUT est tout proche.
Au dessus de nos mines déconfites, des trouées de bleu font un peu d'apparition. Un signe que l'on interprète comme un salut. Puisque nous sommes au Pourtalet, nous partons sur le pic d'Estrémère, à une petite demi heure de marche.
Au pied, on devine la voie ouverte par Rémi. " Tu connais? Non, mais je crois qu'il y a un peu d'artif dedans." Du coup, connaissant le sens de l'engagement de Rémi dans ses voies,une météo incertaine et pas de topo, nous nous orientons sur l'aiguille, à droite de la face, où se trouve une ligne de spits. N'ayant pas de topos, nous attaquons en se disant qu'au pire, on fera une réchappe. C'est avec les onglées que nous gravirons cette aiguille en 3 longueurs super bien équipées.
Après l'aiguille, nous redescendons au pied de la face pour voir s'il était possible de faire autre chose, souhaitant profiter de la chaleur des quelques rayons de soleil. Jean pierre,toujours l’œil avisé, repère une autre ligne de spits au centre de la face. Feu, c'est parti, on ne sais pas où on va mais on a faim de grimpe.
C'est morts de froid, avec la goutte au nez, que nous sortons de cette voie qui comporte environ une dizaine de petites longueurs. Descente facile par la voie normale du pic d'Estrémère. Après recherches sur le net , la voie est Pirénéos con fronteras:300m(?)6b ou AO, équipée. Pas d'info sur la voie de l'aiguille. Un proverbe dit: à trop regarder la météo, tu finis au bistrot. Nous, on ne regarde plus la météo, on la défie.

vendredi 9 novembre 2012

Vallée d'Aspe : ballade vers Ansabère

Petite ballade vers les aiguilles avec Valérie, histoire de respirer et de bien s'imprégner des odeurs et des couleurs automnales, baignant ce magnifique cirque de Lescun.Dès notre arrivée, nous sommes dans l'ambiance.
Cabanes d'Ansabère
Après avoir joué à cache cache, elles se dévoilent doucement.
Cabane de Pedain et pic de Mouscaté.
Vue sur le massif du Sesque.
Couleurs de saison.
Le Billare et son arête Larangus sur la droite.
Au revoir les demoiselles.