dimanche 25 mars 2018

Vallée d'Aspe / Rocher de la vierge : "Estives hivernales" 200m TD 80° / M5+

"- Et puis, tu vas voir, c'est Areng mais en plus grand...
Et puis, la dernière fois, toutes les touffes d'herbe étaient béton...
Et puis en approche, on ne met que 45 minutes...
Et puis, c'est juste à côté de la (sa) maison...
Et puis ce weekend, il fait encore mauvais...
Et puis...
- Bon, OK, c'est bon! A quelle heure le départ??? "

C'est comme cela, que je me retrouve dans le couloir, à brasser dans 80 cm de neige, pour atteindre l'arbre qui fera office de R0 après plus de 1h15 d'approche.


Dans la tête de Jean Pierre, il y a deux possibilités: la facile et la moins facile, et le tout, bien entendu à faire dans la journée.
Comme je suis  peu courageux et pas du tout téméraire, je lui propose de commencer par ce qui semble être la plus simple, histoire de voir les conditions et d'envisager la suite en fonction de notre progression.

On part donc pour la "facile"


La première longueur ne comporte pas de difficultés particulières. Elle remonte sur 60m une pente riche en touffes d'herbe, qui se redresse petit à petit, pour terminer à un arbre qui fera un excellent et confortable R1 avec vue imprenable sur le plateaux de Bedous.




L2: Les difficultés commencent dès la sortie du relais ( j'ai eu du flair...!) avec un petit dièdre peu dessiné, qui oblige la pose de 3 spits, et dans la partie médiane avec un ressaut court mais quasi vertical.


L3: Elle permet d'atteindre une barre rocheuse verticale d'une dizaine de mètres de hauteur. Dans sa partie gauche, une belle fissure, assez large par endroits, raye de bas en haut le mur. A son pied, je me dis qu'il faut ranger les piochons et les crabes pour la grimper. Peu d'intérêt dans ce contexte.
Je longe donc la barre rocheuse en tirant sur la droite pour trouver une zone de faiblesse à son extrémité et, surtout, un bon arbre pour faire un très bon relais.

JP dans la fin de la traversée;


L4: La plus teigneuse avec un premier ressaut sans trop de pied ( 1 spit), qui demande d'aller chercher loin les possibilités d'ancrages des piolets, accompagnées d'une série de blocages.
Après le premier ressaut, ne pas partir sur la droite ( pente en herbe) mais faire par dessus le petit arbre en place une traversée courte sur la gauche ( 1 spit) pour enjamber une dalle et sortir des difficultés.



C'est morts de froid que nous entamons les 3 rappels pour rejoindre le départ. ( rappels secs sur arbres).
En bas, il est plus de 16h. La messe est dite: aujourd'hui, on ne fera que la "facile". Amen.

Le topo de Jean Pierre


Attention, malgré la faible altitude, cette face Nord du dit "Rocher de la vierge " est un véritable frigo. Malgré le beau temps annoncé par Météo France ce mercredi, il a parfois neigeoté.
 La gueule des arbres dans le bois du bas semble indiquer que le couloir canalise potentiellement de belles coulées.
Bien entendu, nous avons eu des pensées pour Henri, qui, nous aurait tout torché dans le secteur depuis longtemps s'il vivait dans la vallée.
Contrairement à lui, ne vous attendez pas à trouver les topos en A3 plastifiés aux pieds des voies, Le Maitre c'est lui, et pas nous!!!!

mardi 20 mars 2018

Hiver de merde !!!

Qui dit saison de merde, dit... saison de merde.
L'été dernier, j'en rêvais de cet hiver, je l’idolâtrais par anticipation, je l'embellissais de grands projets d'alpi.
Maintenant, je le hais, le maudit, c'est un cauchemar.
Que les climatologues à la mode  ne viennent pas nous dire maintenant que nos nappes phréatiques sont sèches; ils perdraient définitivement toutes crédibilités à mes yeux.
Début de saison hivernale, je voulais m'offrir une nouvelle paire de piochons. Et puis, au regard de la pratique de mon activité préférée, autan dire quasi nulle, j'ai réinvesti mes fonds pour des abonnements dans une salle de grimpe car, au moins, je suis à l'abri des caprices météorologiques et le café y est bon.( quitte à aller au bistrot, autant le faire bien)

Et puis, pour couronner le tout, à défaut de fréquenter les verticalités des goulottes ou cascades de glace, j'ai eu la chance de côtoyer plutôt, à deux reprises, les services des urgences des hôpitaux de la région, qui m'ont octroyé un panel d'arrêts de travail.
Quand je dis que c'est une saison de merde...

Pour remettre un peu d'ordre dans les neurones, j'ai eu l'occaz de ressortir les planches pour aller faire un tour du côté du Ronglet avec Olivier. Il nous aura fallu beaucoup de pugnacité pour arriver au col de Liard en raison d'un très fort vent du Sud qui nous aura bien secoué toute la montée. La neige n'était pas top mais la raideur des pentes nous aura permis de faire du bon ski. Cependant, pour ne pas déroger  à la règle de cet hiver, nous arriverons à la voiture trempés.

The Ronglet


 Les arcs en ciel s'en donnent à cœur joie.



Et puis, les weekends se suivent et se ressemblent, inlassablement.
 Côté français, neige à 700m de prévu avec une houle forte à très forte et grains de force 10... non, là je m'égare...mais c'est un peu l'idée.
De l'autre côté, le temps est meilleur malgré des températures avoisinant les 5 ou 6° en matinée.
Comme bien souvent,ce dimanche, on va se sauver la journée en allant fréquenter les parois des secteurs Agüero, Riglos, Pena Rueba.
 Par obligation, on se remet en mode caillou.
Cette fois ci, nous serons accompagnés de Niko, qui, par la même occaz fera la connaissance de JP et de son débit de paroles.
D'ailleurs, je pense très fortement, que pour échapper momentanément  à cette sanction, il démarrera la grimpe pour me laisser à mon triste sort, seul avec le parolier.
Saison de merde!!!

L'objectif du jour est la Directa al Mallo de la Mora à la Pena Rueba.
Pour l'avoir déjà parcourue il y a quelques années, j'en gardais un bon souvenir. Ma mémoire ne m'a pas joué de mauvais tour, car effectivement c'est une voie bien sympatoche, avec du très bon caillou, très bien équipée et pas très dure. Une bonne alternative pour une reprise.
Pour ce qui est de la météo, de très beaux morceaux de bleu dans l'ensemble, ponctués très occasionnellement par une ondée qui n'aura pas le temps de mouiller le rocher. Températures supportables à l'abri du vent.

Niko dans L1


L2 Facile mais peu de points en place.


R2 un peu au frais


L3 Jolie longueur de 50m


L4 Passages sur dalles, petit surplomb et jolie traversée.



L5: La plus teigneuse avec ses deux panzas consécutives. A ce moment là, on a cru que l'on allait prendre un déluge de mélange pluie et neige fondue. Du coup, on envoie la star devant pour gagner de précieuses minutes.Et puis quand c'est à notre tour,le gris s'en va pour laisser place de nouveau au bleu.


L6 Bien sympa avec le soleil



Summit


Descente facile par la via ferrata.
Sur le chemin du retour, un panorama pas dégueu.



L'anecdote du jour sera racontée par Niko, qui expliquera à JP que la côte basque (espagnole) détient de bien belles voies de grimpe à condition que la marée soit basse car sinon la ligne est amputée.
Cela a eu le don de faire écrouler de rire JP, estimant que déjà les falaises n'étaient pas bien hautes mais si en plus la marée s'y mettait... cela s'appelle tout simplement faire du bloc.
Pour Niko, premier baptême du feu sous les assauts de la moquerie de Jean Pierre.