vendredi 26 janvier 2018

Pena Rueba: "Autant en emporte le vent"

Météo: pourrie
Alpi: pas de condis
Glace: uniquement dans le congélo
Dry touffing: plantation prématurée pour les tomates
Salle d'escalade: fermée

Ben, voilà comment je me retrouve de nouveau à la Pena Rueba, jouant le rôle de la "chica grigri" pour assurer Jean Pierre dans son projet.
Cette fois ci, j'ai plaidoyé en ma faveur pour rester derrière et laisser le côté aventureux de la chose au drogué de l'ouverture. Et à vrai dire, je ne le regretterai pas car j'ai pris vraiment beaucoup de plaisir dans la grimpe.
Cette fois ci, l'histoire se passe du côté de la face Est / Sud Est, sur une des aiguilles du secteur avec juste à gauche le pilier parcouru par la ligne"Et au milieu coule une rivière".





Au pied du mur, les 7 ou 8 premiers mètres présentent une bonne taloche de lichen sur des prises qui ne font pas spécialement rêvées. Et puis ce con de vent...infernal!!!
A ce moment là, je me demande ce que je glande ici.
Après le franchissement de ce premier ressaut verdâtre, Jean Pierre fait une grande traversée sur la droite et tombe sur un excellent caillou qui remotive les troupes. Sur tout le restant de la voie, il sera très bon à excellent.



 R1 qui met dans l'ambiance


L2 passe 2 ou 3 ressauts très raides et très beaux.Relais dans une niche.



L3 Elle remonte un mur légèrement déversant par un dièdre fissuré puis part sur la droite au niveau d'un gros genévrier par une traversée pas si facile qu'il n'y parait.



L4 et L5  ont été tirées en une seule fois lors de l'ouverture, mais on préconise de les scinder en deux.
Le terrain se couche mais la grimpe nécessite de s'appliquer encore un peu.


Le véritable objectif était de grimper le dièdre sur la droite, mais lors de notre progression, nous avons constaté qu'une voie y était déjà tracée (spit, cordelette rose). Si quelqu’un est au parfum de cette ligne, nous sommes preneurs d'infos.
Descente en 2 rappels avec un retour au sol atypique qui demande de réaliser un petit pendule vers la paroi après avoir franchi un surplomb, pour éviter de finir le cul dans les ronces.

Le topo fait par Jean Pierre


Vous trouverez une certaine quantité de spits dans la voie,mais ne vous y trompez pas, il faut grimper entre la ferraille. Par endroits, il faut compléter la protec avec un petit jeu de micro friends et quelques friends de tailles moyennes.

Le nom de la ligne fait référence au fort vent de ce jour jumelé à une autre référence cinématographique du coin "et au milieu coule une rivière". Bientôt un cinéma à ciel ouvert...

Dans tout les cas, un bien joli coin qui nous sauve encore une journée de grimpe.





mercredi 10 janvier 2018

Montagne d'Areng: voie "L'isard volant" TD


Souvent, quand on raconte que l'on gravit des parois verticales par des voies mixtes à dominance touffes d'herbe gelées (ou pas), on nous prend pour des éberlués, des poètes du piochons.
Et pourtant...
En y réfléchissant bien, je crois que c'est une des activités montagne que je préfère.
Contrairement aux idées reçues, le mixte touffu peut être technique, voire très technique et surtout être une grimpe moderne.
Allez, je devine déjà les sourires se dessiner sur certains visages de certains lecteurs et grimpeurs à la lecture de ces derniers mots: technique et moderne.
Et pourtant...
Il parait que le Dry est dans l'air du temps ou plus simplement que nous vivons dans l'ère du Dry.
Le Dry, à la montagne d'Areng par exemple, montagne reine dans les voies de mixte touffing dans les Pyrénées, on le pratique à tous les étages. Le coincement ou la pose des lames dans les fissures semi terreuses doivent être génétiquement inscris dans la gestuelle du grimpeur.
Comme en cascade de glace, la frappe des pioches doit être précise et efficace. D'ailleurs,  l'escalade sur les touffes d'herbe ressemble fortement à celle de la glace.
Parfois,il se peut que certains passages demandent à être passer les piolets au baudrier, les doigts dans les fissures,les pointes des crampons mordant les aspérités du caillou avec des possibilités d'être secondés par quelques pas d'artif renforcés par des friends ou à grands coups de pitons.
Ah oui, j'oubliais de vous dire: sur ce genre de terrain, il vaut mieux avoir un assortiment de ferraille pour évoluer plus sereinement.
Du Dry, du matos,un mixte d'une gestuelle escalade et cascade de glace, des topos avec des cotations en M quelque chose, de l'engagement moral et physique... pas technique et moderne la touffe d'herbe???

Ce dimanche donc, nous partons avec Jean Pierre retrouvé Henri et Karine du côté de cette fameuse montagne d'Areng.
Au menu du jour, une voie justement ouverte l'an dernier par nos compagnons du jour: L'isard volant.
Karine et Henri vont juste à côté pour taquiner les touffes de "La touffe m'étouffe".

Dans la nuit, il est tombé environ 20cm de neige, et, du coup, toutes les voies sont plâtrées. Cette neige rendra  problématique la pose des protections et la recherche de celles qui sont en place.

Devant " L'isard volant" .


Comme qui dirait qu'il va y avoir du boulot. Malgré les explications de Henri pour trouver la poignée de spits et le relais R1 sous la neige, mes recherches resteront parfois vaines et m'obligeront à un chouia d'engagement qui ne fera pas rire JP pour une fois. Dans la foulée, j'enchaine L1 et L2.





La suite est plus facile avec des pentes de neige à 45 / 50° sans difficultés techniques.
On retrouve Karine et Henri pour aller tous ensembles au sommet.

Karine sur les pentes finales


Summit pour tout le monde. JP qui a peur du noir, préfère nous devancer à la descente avant l'arrivée de la nuit.



Une belle ambiance montagne là haut...


....ainsi qu'à la cabane!!!


J'en profite pour remettre le topo de la Montagne d' Areng avec toutes ses voies d'escalade... ou plutôt dry touffing ( moderne quoi!!!)



lundi 8 janvier 2018

Mallos de Agüero: Voie "Hibernatus"





Vendredi dernier, on s'était calé avec Fabien, une journée alpi ou glace. Et puis comme les conditions ne sont pas au rendez vous ( la veille, il a plu jusqu'à 2500m), on se rabat sur une virée caillou.
Et pour trouver du caillou sec dans le secteur et pas trop loin, nous, nous avons Riglos, Pena Rueba et Agüero.
Pour changer un peu, nous prenons donc la direction des Mallos de Agüero avec son village au pied.
Je lui propose d'aller répéter une voie que j'ai ouverte avec Louis Stuyck et jean Pierre Rio en Janvier 2014.
Comme la voie est courte et que l'approche avoisine laborieusement 15 minutes, on se dit qu'en redescendant par l'autre côté, nous irons en faire une seconde selon la volonté du moment.

La ligne zigzague plutôt sur le côté gauche du grand mur de droite pour finir dans le dièdre tout là haut.


Lors de l'ouverture, on a tiré 3 grandes longueurs pour sortir la voie. Aujourd'hui, on fractionne le tout en 5 longueurs pour mieux gérer les tirages.

Notre L1: ça démarre par le franchissement d'une panzas pour ensuite grimper un petit mur et faire une traversée sur vire sur 7/8mètres pour faire relais sur 1 spit à compléter au pied d'une zone de faiblesse.(3spits en comptant celui du relais)


Notre L2: Elle remonte la zone de faiblesse, contourne un bombé par la droite puis revient sur la gauche en suivant une corniche. Relais à la sortie sur un spit à compléter. Après le bombé, on voit un spit sous un surplomb: ce dernier est le fruit d'une autre voie ( toujours ouverte par Jean Pierre accompagné de Robert) 3 spits avec celui du relais.



Notre L3: identique à celle de l'ouverture. La plus soutenue.



Notre L4: Elle consiste à remonter d'abord un mur ( 2 spits ) puis de grimper le dièdre pour en sortir par la gauche au niveau d'un arbuste. Lors de l'ouverture, nous étions passés par la droite.
Relais sur arbuste pour nous dans une zone où le rocher n'est pas top.


Notre L5: Après quelques mètres, nous sommes repartis sur la droite pour rejoindre la voie initiale et sortir au sommet.



Summit pour le Play Boy avec la Pena Rueba en fond de toile.


Le topo original fait par Jean Pierre


Il semblerait que la cotation dans son ensemble serait à revoir un chouia  à la baisse (dixit Fabien).
Au sommet, la pluie est aux portes du massif. Les quelques gouttes rebelles lors de notre descente auront eu raison de notre envie d'enchainer sur une deuxième voie.
Par défaut, on se replie donc sur des "tortillas" du bar local qui, ma foie, nous feront un grand bien et nous apporteront aussi, à leur manière, une grande satisfaction. Ooooooooolé!!!!