dimanche 22 mars 2015

Montagne d'Areng: La Fissure TD M5



Cela faisait un moment que Jean Pierre me parlait de cette fameuse montagne d'Areng, de son éloignement tout en étant proche, de son esthétisme, de ses voies courtes mais pêchues  typées Moulle Jaout, de ses bois, ses feuilles, ses taupes, ses vers de terre... non là je déconne, il m'a juste parlé de ses vers de terre et rien du reste.

Les bons aléas de la vie feront que nous arriverons au parking du bas pour y rencontrer le "seigneur des lieux" et ses amis qui s'apprêtent à monter pour aller faire "Fanou": Maitre Henri.
Rien de péjoratif dans les termes "seigneur ou maitre ", bien au contraire, plutôt un hommage à cet homme qui s'investit à fond pour faire connaitre ce massif qui lui est si cher avec 276 montées au sommet. Autant dire, qu'il le connait parfaitement ce massif.
La plupart des voies ont été ouvertes et équipées par Henri. Le balisage récent pour éviter de se perdre dans les bois, c'est lui. L'ouverture de la cabane, son confort, les topos que vous y trouvez sur place, c'est encore grâce à lui. Et puis simplement, un grand Monsieur de l'alpinisme avec un gros vécu.

Heureux (qui) comme Ulysse, nous suivrons les autochtones  jusqu'à la cabane et gagnerons ainsi un temps précieux.




Dès notre départ de la voiture, on s'est cru chez nous: les mêmes bois , les mêmes pistes, la même humidité et le même brouillard avec du coup le même panorama: la montagne d'Areng, une annexe du Pays Basque?

Joli brouillard



En suivant les infos d'Henri, nous trouvons facilement le départ de la voie.



Après avoir rendu une petite visite au départ direct, on décolle par le départ de gauche avec une première longueur très touffing, pour débarquer dans un petit cirque enneigé.



Après une petite recherche d'itinéraire, nous retrouvons notre route grâce à d'anciennes traces de crampons dans une zone mixte à tendance bonnes mottes d'herbe. On débarque alors dans le couloir bouché par la "The Fissure".




Père Rio dubitatif à la vue de la Fissure. Il m'a dit qu'il voulait y aller, alors il y va.



Courte mais pêchue la fissure avec de bons ancrages à la sortie.



Vue du bas


Vue du haut


Une bonne fenêtre météo



Dernière longueur qui nous mène sur les pentes de neige supérieures.



Descente facile par le couloir Lucas.
Retour à la cabane où nous attendent Henri et ses amis.



Pour l'aventure prendre un petit jeu de friends jusqu' au n°1 pour les Camalot et 2 ou 3 pitons en cas.
Les parties difficiles sont équipées en spits et pitons. Relais en place dans le couloir de la fissure avec mousqueton pour les rappel.
En deux jours, les conditions se sont sérieusement dégradées: neige daubée, pas ou peu de regel et une fissure qui a perdue pratiquement toute sa matière blanche.

Pour petite anecdote, on aura appris à nos dépends qu'il n'y a pas que les Menâtes comme oiseaux exotiques mais qu'on peut trouver aussi des perroquets gris dans le Barousse et que si vous leur coupez la langue, ils se mettent à parler. Que cela ne tienne...nous en Béarn et au Pays Basque, nous avons des vautours fauves et si on leur coupe la langue...je crois qu'ils ne parlent toujours pas.

lundi 16 mars 2015

Izas / Notre Dame : le must de l'excellentissime.



"Tu viens à Izas avec nous, on va faire Notre Dame?
- Où? Izas? T'es fou, sur le net il est sorti qu'il n'y a pratiquement plus rien de bon là bas.
- Je te dis que c'est très bon. J'ai les infos par "Hugguy les bons tuyaux" .
- Ah! alors ok. "

Et oui, dans la vie il y a ceux qui ont Google et les autres moteurs de recherches et puis ceux qui ont " Hugguy les bons tuyaux".
Hugguy, c'est une source très fiable. Pour des raisons de sécurité nationale et pour le bon déroulement des enquêtes  en cours, il n'est pas possible de divulguer son identité. D'ailleurs nous attendons d'autres infos ....

Pas de traces dans le vallon, Infohielo a bien fait son travail. Seuls, oui, seuls, juste incroyable.


Hugguy les bons tuyaux va nous faire passer un bon moment de grimpe. Très vite, on s'aperçoit que ses infos sont bétons.

Notre Dame à gauche et Colgada à droite



Montée du cône de départ pour aller faire un relais au pied du bloc coincé qui se passe facilement.




Lolo attaque les festivités.



Suivi de Louis



Un pas vers les cieux...


Cette première longueur en glace se termine dans une niche spacieuse. Delà, on peut sortir par les deux côtés. Nous choisissons le côté droit (rive gauche) qui démarre par un mur vertical avec une grande ambiance de vide.

Et oui les mecs, une fille qui s'accroche aux piochons et non aux casseroles, ça en bouche un coin non? Quelle grimpeuse cette Quitterie.


Même passage avec moi



La longueur se finit sur les banquettes supérieures en louvoyant entre touffes d'herbe, glace, ressauts neigeux (60m)
Moins de 3h après notre décollage, nous prenons le soleil et décidons de redescendre en empruntant une ligne de 4 rappels qui plonge dans Notre Dame.

Superbes conditions dans la cascade. Faire gaffe aux placages qui dominent la cascade sur les hauteurs à gauche si les températures deviennent positives.
Prendre 6 broches, 3 pitons variés et 3 friends de taille moyenne.

Sur le chemin du retour, on en croit toujours pas nos yeux. Nous avons été et nous sommes seuls dans ce magnifique vallon d'Izas.

Dans la vie, il y a ceux qui ont Google et les autres moteurs de recherches et puis ceux qui connaissent "Hugguy les bons tuyaux"...

Belle journée





jeudi 12 mars 2015

Gavarnie: un parfum de glace frappée


L'avantage de pouvoir aller au Cirque en semaine et de partir en décalé, c'est de pouvoir choisir son fauteuil sans être obligé de s'assoir sur les genoux du voisin, tout en tenant compte bien entendu de l'état de leurs dossiers et de leurs structures. Il semblerait d'ailleurs que ces fauteuils se soient détériorés depuis ce weekend.





Une cordée engagée  dans Ice Foll nous fait changer notre objectif et nous nous rabattons sur Freezante.


Que dire si ce n'est que c'est très bon. Une première partie avec parfois une glace qui éclate puis une nette amélioration en prenant de la hauteur avec une texture qui réduit de façon notable les nombres de frappes.
Seul élément perturbateur de notre voyage au pays de "Gervais" , la grande cascade qui a dégueulé par deux fois ces excès de crème glacée dont elle s'est empiffrés cet hiver, dans des vacarmes assourdissants.

Allez, visite guidée;

L1


L2



L3



L4 Très belle




L5 Superbe




L6 typée goulotte



Sortie: non je ne me roule pas parterre et je ne fais pas un caprice.



Descente peu pratique par les rappels de Fluide Glacial qui nous déposent les derniers dans l'arène et avons du coup tout le Cirque pour nous: plutôt rare ces temps ci.
Avec Lolo, c'est vraiment une cordée sans but....



lundi 9 mars 2015

Ansabère / couloir Garroté: Je t'aime moi non plus



Tout est dit dans l'intitulé de l'article.
Quatrième voyage au Garroté et troisième baffe. Pour les matheux 25% de réussite, d'égo et de fierté ou 75% de frustration.
Assez de me lever aux aurores, de me taper plus de 3 heures d'approche et de rentrer avec "la queue entre les jambe".

Pourtant, tout avait bien commencé avec une approche aisée sur une neige bien dure.
Seul lot de consolation, la beauté des lieux qui "arrache ta mère" comme disent les jeunes.



Le coup de sabre à gauche alias le Garroté et Théorème de la Peur à droite.



A l'entrée du couloir, 1 ère surprise avec un ressaut en mixte assez facile que je n'avais jamais vu.
Au dessus, les choses sérieuses qui semblent anodines vont faire parler le côté technique et les leaders devront s'employer pour éviter des retours non prémédités.
La première longueur a l'originalité de sortir par un trou de souris mais avant d'y arriver, il faut passer les murs de neige de type plutôt inconsistants par endroits  et se parasiter sur les quelques lambeaux de glace qui permettent une reptation verticale.

Olivier à l'attaque début L1


Régis à R1, heureux comme un pape


Louis, déguisé en guardia civil lors des contrôles aux barrages routiers, à notre R1


Une deuxième longueur bien sympa, en très bonne condition, passant sous un bloc coincé et prenant brusquement de la hauteur grâce à un système de rampes bien gelées.

Départ de L2 avec le bloc coincé


Les rampes gelées




Et puis nous voici au pied de la longueur clé.
Malheureusement, Olivier va buter sur des bouchons de neige d'une consistance égale à celle d'un beurre bien exposé au soleil lors d'un 15 Aout et ne trouve pas la solution qui permettrait à mon ratio de frustration de baisser dans les sondages.
Je propose à Louis de faire une tentative et soudain ce dernier me lâche un rire imitant le cri d'une hyène, m'expliquant gentiment que si Olivier ne passe pas, je pouvais laisser tomber mon égo et me préparer à fuir.

L3 et ses bouchons de neige qui nous pourrissent la journée.



Voilà, malgré les nouvelles offrandes de Louis au couloir ( gants, réverso, ropman), ce dernier n'accepte pas notre demande et la retraite ( pas celle du boulot) a sonnée.
Bienvenue à Olivier et Régis au clan des buteurs du Garroté.

Descente prématurée avec une bonne tête de dépité


Allez, pas bien grave, nous, ont y reviendra pas.
Mais p----- que c'est beau.





Sur le chemin du retour, j'ai pu constater que Dame Nature pouvait avoir  la même philosophie de la gestion du patrimoine arboré qu'une petite bourgade de la côte basque, sauf que elle, elle le fait de façon involontaire (sic).