vendredi 29 juin 2018

Dec de Lhurs: enchainement voie "Camou et Vue sur le lac"


Avec René, on ne pouvait pas officialiser le début de saison grimpe montagne sans commencer par aller répéter au Dec de Lhurs, une voie qui lui a été dédicacée et qui porte donc son nom: "Camou".
Le départ de la ligne se situe 20m en contrebas de "Anapia", caractérisée par deux rampes parallèles formant au centre une sorte de gouttière.
Le départ très caractéristique:


L1 et L2 remontent ces deux rampes.


La suite passe par un terrain divers et varié, entre petites dalles, herbes et myrtilliers pour arriver au pied des principales difficultés dans le bastion final; difficultés qui consiste à grimper un système de fissures plus ou moins larges.

Au loin, dans le mur final, la ligne de fissures.


René attaque la fissure avec une longueur de 45m (6a)



La suite est moins soutenue avec sûrement une cotation à voir à la baisse. A la sortie de la fissure, prendre le petit mur de gauche.


Une dernière longueur facile mène au sommet de l'aiguille.
Tous les relais sont équipés d'un spit à compléter facilement selon la nature du relief.
La grimpe y est en générale peu soutenue et intéressante techniquement que dans les fissures du haut.
Prendre un jeu de friends et quelques coinceurs.
Descente sans problème par le couloir de derrière, complètement déneigé.

Après ce premier "en cas" mitigé, on s'oriente plus à l'Ouest, sur les contreforts du pic pour aller grimper la dernière née du coin: "Vue sur le lac". Cela tombe bien, un des ouvreurs est avec moi ce jour.
Après environ 25 minutes de marche, on se trouve au départ.

La voie comprenant 4 longueurs se situe dans ces murs en dalles


Dès le départ de L1, le ton est donné. Cette longueur détient une seconde portion plus couchée et plus "sale" mais il est possible de louvoyer en restant sur le rocher pour aller chercher le relais au pied d'une fissure, juste au dessus d'une grosse écaille.



 L2: Elle suit la fissure sur environ 20m pour faire un début de traversée sur dalle vers la droite. (6a)


L3: Elle traverse totalement une zone bien dalleuse, où tu sais à quoi vont servir tes pieds. Section typée "Mature" mais bien protégée avec les pas obligatoires. (6a+).




"Vue sur le lac".




Longue dernière longueur qui longe un dièdre puis finit dans les dalles du haut en tirant sur la gauche.(V+)


A la fin de la voie, il faut remonter l'arête arborée pour trouver vers le haut un départ de rappel sur arbre.
Une fois atteint une sorte de rampe, il est conseillé d'aller faire le deuxième rappel sur un arbre pour accéder aux pentes faciles, au choix ,à l'écart de la paroi pour pouvoir faire venir les cordes sans prendre le risque de les coincer( prévoir cordelette).

Une jolie voie dans un cadre idyllique. Prendre un jeu de friends jusqu'au n°3 et des micro coinceurs ou balnuts.


 

La paroi vue de profil:


Le topo:


vendredi 22 juin 2018

Bienvenue dans les Alpes

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas mis les pieds là bas, et du coup, quand Fabien m'en a parlé, je fus enthousiasmé.
Pour le séjour, on a des idées de courses mais on ne se prévoit rien de définitif en raison de la météo chaotique. Pour assurer quand même un peu le coup, on part sur Cham pour pouvoir envisager éventuellement des sorties à la demi journée grâce aux bennes ( et à la carte bleue Visa).
A notre départ, Gourette, Salis de Béarn et tout le secteur sud des Landes ainsi que celui de Bidache sont rayés de la carte, engloutis sous les inondations.

L'aiguille du Midi étant fermée, on passe côté Courmayeur. Grand beau!!!
Jeudi, on prend la benne qui nous dépose à la pointe Helbronner et direction la Tour Ronde. Les objectifs étaient la goulotte Rébuffat mais pour assurer le coup, c'est face Nord avec une sortie un peu plus sympa et technique par les petites goulottes de gauche.
Dans la montée, les conditions sont très bonnes. Pour ce qui est de la descente, on prend le truc bien classique qui consiste à descendre les pentes Est ( neige bien pourrie) pour attraper une ligne de rappels. On aurait tendance à vous déconseiller cette option car beaucoup de blocs sont posés par ci par là et de vous proposer plutôt la descente par l'arête jusqu'au col Freshfield comme il se fait de plus en plus.
Oui mais voilà, ce même jour, un peu après nous, 2 jeunes se sont tués en empruntant cette arête. Comme quoi, en montagne, la vérité de la logique n'est pas toujours vraie.








 Une course facile dans un cadre somptueux.




Vendredi, retour dans le secteur mais cette fois ci pour une partie de grimpe sur une de ces aiguilles qui proposent un granite de fou du côté du petit Capucin: Roi de Siam, voie "lifting du roi".
Une voie très abordable avec des passages variés en dalles, dièdres, fissures et même renfougnes. On trouve quelques spits et pitons dans les parties difficilement protégeables sinon la protection se fait bien avec un petit jeu de friends.
La seule problématique est le risque de coincer les rappels, chose qui semble courant dans cette voie.
En raison de l'enneigement, L1 sera à moitié shuntée par la droite par une rampe de neige.



Le départ de L2, qui consiste à remonter une sorte d' éperon plus ou moins couché au caillou bien compact, met un petit coup de pression avec ses 2 spits bien espacés, avant de poursuivre par une belle plaque fissurée qui remet un coup de sérénité.



 Patrice Bailly répète ses gammes à R2 avec son compagnon en contrebas.


L3 et L4 s'enchainent pour arriver au pied de L5, la plus belle de la voie avec sa succession de lames de granite décollées.



L'arrière train de Fabien à la sortie des lames, pris par l'appareil photo de Patrice.(Merci à lui)


Et puis ensuite, on arrive au fameux "laminoir", présage d'une bonne paire de renfougne.
Fabien bouffé par le caillou.


La suite que du bonheur sur un rocher parfait composé de belles plaques.






Patrice et son compagnon dans la partie supérieure.


Un cadre de fou avec:

Grand Capucin et Mt Blanc en fond de toile...


...Aiguille Adolphe Rey en concurrence avec la Dent du Géant


Mais si on ne veut pas louper la benne du retour, il faut arrêter de rêvasser.
Allez, on rentre...
Merci à Patrice et son compagnon pour leurs convivialités et les quelques photos.



Samedi, c'est grimpe du côté des Aiguilles rouges. Re benne (re CB) sur le Planpraz pour se faire une voie toute équipée sur le Clocheton: Cocher Cochon.
La voie est théoriquement facile et rapide d'accès, mais nous, on aura trouvé le moyen de se pommer et de se fourrer dans des endroits qui ne font pas rêver pour la balade bucolique.Après quelques moments de stress et de râles pour ma part, Fabien m'amène à bon port, quasi au départ de L2.
La voie est super bien équipée, façon Sendero Limite ou Sueno vertical chez nous et peu soutenue.

L'objectif du jour, c'est la pointe au fond







Une grimpe no stress...





Fabien, contemplatif dans ce cadre idyllique...


... Rhune, Trois couronnes, Mandale...???
Et les Basques, regardez bien, Çà c'est de la Montagne....



Dimanche, journée farniente et surtout conviviale avec des Pyrénéens expatriés à Cham pour le boulot. Merci à Franck Bergès de nous avoir reçu chez lui pour déguster son confit de canard béarnais, cuisiné savoureusement par un des grands Free Rider local, Pierre Guyot.
Les ventres remplis, on prend la direction de Ailefroide.

Lundi, changement de cadre et d'ambiance ( ici pas besoin de la CB), le Pelvoux nous domine de toute sa hauteur et ses parois sont immenses, impressionnantes.
En raison d'ampoules très handicapantes aux pieds chez Fabien, nous optons pour une voie rapide d'accès et ne demandant pas trop de marche de retour.
Dans le secteur, il existe un nombre indéfini de voies. A la lecture des topos, une plus particulièrement, par son appellation m'interpelle: "On aura tué tous les affreux".
En regardant de plus près, la voie correspond à notre recherche: peu d'approche, peu de retour, bien équipée et assez longue pour prendre du plaisir avec ses 450m développés.

La voie se situe dans le secteur "Poire", sur les belles dalles, à droite de la cascade.


Après un coup de cul au départ, la ligne remonte et traverse essentiellement des dalles.







Environ 4h après, les pieds bien en feu, fin de voie et descente par les vires.




Fin de notre pérégrination ponctuée de 5 jours de grands beau temps, chose qui n'était pas donnée à notre départ.
Merci à Fabien pour ces jours partagés et ses quelques photos qui agrémentent cet article.
Merci à Patrice Bailly et son compagnon pour cette journée conviviale partagée au Roi de Siam et aussi pour ses quelques photos .