L'arène où se passe les scènes de notre sacre se situe juste avant le village d' Etsaut en vallée d'Aspe.
C'est une petite voie en artif école au lieu dit " chapeau d'Etsaut" dont le but est de franchir un grand surplomb.
La voie, en bord de route, est semi équipée avec des relais bétons, mais il faut placer des points pour passer certains passages.
Donc, en raison d'une météo douteuse et d'un surplomb narguant, nous décidons de rester en bas de vallée pour "rererereretenter" cette ligne qui aura déjà eu 2 fois notre visite et notre déprime.
La première fois, nous avions mis un temps fou pour faire la première longueur puis avions jeté l'éponge.
La seconde fois, nous n'avions pas pu décoller du premier spit de la deuxième longueur. Sans crochets, nous avions du rebrousser chemin après plusieurs tentatives.
Cette fois ci, nous sommes gonflés à bloc et avons du matos pour ouvrir une ligne directe dans la face nord de l'Eiger.
Que le spectacle commence et sans entracte svp.
C'est par là...
Louis dans la première longueur
Attaque du premier bombé en artif
La suite plus facile jusqu'au relais
Attention, nous avons remis les plaquettes sur les deux spits avant le petits surplomb et avons serré les écrous à la mains à défaut de clé appropriée.
Un piton un peu branlant que j'ai mis lors de notre première tentative
Pitons en chou fleur pour passer le bombé en artif
On prend un peu de dévers
Départ pour le toit
Louis arrive sous le toit mais n'arrive pas à atteindre le spit providentiel qui nous permettrait de commencer la traversée du toit . Le ciel est devenu très gris et des bruits de tambour se font entendre dans les cieux et de façon de plus en plus rapprochée.
Après de nombreux essais, Louis redescend au relais, désabusé. Nous entendons au loin, le rire sournois du souletin qui retentit entre les coups de tonnerre.
En désespoir de cause, je tente ma chance et assez rapidement, grâce à un crochet bien placé, renforcé ensuite par un piton, je clippe le spit en question.
Crochet salvateur avec piton rajouté pour renforcer le tout, juste sous le toit
Le premier spit du toit est clippé
Mais voilà, l'orage gronde, des flashs se propagent dans les airs et une odeur de pluie se répand dans l'atmosphère.
Une nouvelle fois, le doute s'installe et la décision de redescendre sur terre est prise.
Arrivés en bas, nous sommes réconfortés dans notre choix en étant accueillis par une averse à grosses gouttes.
L'honneur est sauf, ce n'est pas nous qui avons failli mais nous savons que dorénavant nous sommes les nouvelles risées de la vallée.