lundi 26 septembre 2016

Muraille de Cap de Long : du caillou pour de la belle grimpe






Je n'avais jamais grimpé sur cette Muraille de Cap de Long.
Ce weekend, j'ai remédié à cette lacune, et cela, grâce à la future cordée mythique qui dans les années 2050 fera oublier les Ravier sans en douter un instant, la célébrissime cordée des frères Naegelen.

L'avantage du secteur, c'est son approche: 10 minutes.
Le gros point fort:  un gros panier de lignes, aux cotations pour tous les gouts, équipées ou presque.
Le must: un caillou exceptionnel proposant une grande diversité dans la grimpe avec ses dièdres lisses ou pas, ses fissures, ses dalles et ses innombrables sculptures naturelles.

Au jour d'aujourd'hui, la cordée des frangins ressemble plus à Handicap International avec chacun ses petits maux à gérer.
Comme nous sommes sympa avec Louis ( et surtout on veut qu'ils nous ramènent), nous décidons de les accompagner dans les voies que nous feignons de leurs laisser choisir en fonction de leur handicap. Choix qui s'avèrera d'ailleurs très chouette et qui me permettra de taquiner un brin la cordée fratricide. 

Notre première ligne se porte sur " l'insoutenable légèreté des êtres". Une belle voie équipée au caillou irréprochable qui propose de jolis passages en dièdres et une traversée avec un réta assez aérien. 6a+ max.






L'insoutenable légèreté des frères dans L4



Final sur le fil d'un éperon un zeste aérien



Descente de la voie en rappels équipés.

Début d'aprèm, on s'oriente sur une autre voie plus courte afin de ne pas rentrer trop tard.
Un peu dans le même niveau de difficulté, les frangins jettent leur dévolu sur Mariposa. Ligne de 3 longueurs équipées. 6a+ max
Le départ de L1 est typé bloc, un brin déversant, mais sans les prises colorées.
L3 soutenue dans son ensemble avec des franchissements de murs pour finir dans un beau dièdre. 



Démonstration de pas de bloc par Laurent. Impressionnant non??? Quand je vous dis que les Ravier (et tous les autres...) n'ont que bien se tenir!!!



Festivités dans L3 pour les frangins qui auront le mérite de nous avoir montrer ce qu'il faut faire... ou pas.



Descente aisée en 2 rappels.

L'appel de la bière étant plus fort que celui de la magnésie, les frères nous invitent à prendre la direction du bas pour aller s'accouder à une table du bar local. Je serais alors, à charge de revanche suite à mes moqueries du jour, leur risée avec mon café au lait pour enfant de moins de 10 ans et mes stands "arrêts prostatiques"pour vieux grabataire de 90 printemps.

Bref, pour faire simple, une très bonne journée vient de s'écouler. A refaire les frangins.


jeudi 22 septembre 2016

Agüero : Normal a Pena Sola 6a+/ A1 et Diedro Sabinas 6b+ (V+)


Nous avons quitté la morosité d'une ambiance bien humide sur le versant des mangeurs de cuisses de grenouilles pour aller faire des pas de  fandango sur le caillou ibérique où le ciel est d'un  bleu comme le riz de leur paella est jaune.

Le solarium du jour se situe aux Mallos de Agüero avec pour premier rendez vous la voie normale de la Pena Sola.
Si la voie a le mérite de vous permettre de fouler le monolithe , détaché du massif, l'escalade présente peu d’intérêt malgré la cotation annoncée.
La première longueur se fait quasiment toute en A0 et le seul passage qui devait se protéger par un friend 0.5, on y trouve un coinceur qui a décidé d'y rester en permanence.

Le début de L2 est un mur bien lisse qui se passe aussi en A0 pour ensuite faire une grande traversée sur la droite.

Départ de L3 bien tonique avec une panza à franchir par un bon petit pas typé bloc.
On a enchainé L3 et L4puis le reste à rouler facilement avec des longueurs en V très bien équipées que l'on a doublées.

Retour au sol en 3 rappels équipés

Pena Sola


Départ L1


L2 avec son mur lisse et sa grande traversée



L3 + L4



Les trois dernières longueurs ont le même style de grimpe dans le V




De retour au sol en tout début d'aprèm, on remet les shoes pour aller rendre une petite visite à une voie juste un peu plus loin: Dièdro Sabinas.
La voie ne nous est pas inconnue puisque nous l'avions parcourue l'an dernier en partie sous la pluie. On en garde un bon souvenir avec de jolis pas d'escalade et des passages originaux sur de vieux genévriers bien tortueux qui ne peuvent que plaire à un arboriste grimpeur.
Voie très bien équipée avec un mur en 6b+ qui peut se franchir en tirant et ainsi rendre la tâche plus facile (V+)








Descente à pied en allant chercher un couloir au Nord, équipé de chaines et de cordes ( cairn).
Une bonne petite journée de grimpe qui se termine comme elle a commencé: feux de croisement et essuies glace en mode ON sur le Pays Basque.

mercredi 14 septembre 2016

Dec de Lhurs: voie "sans dec"






Nous sommes retournés du côté du pic Dec de Lhurs, nouveau spot à la mode depuis cet été, pour aller s'essayer dans la toute dernière des pères Rio et Camou; René Camou seul autochtone qui possède une voie dans le secteur à son effigie s'il vous plait.
L'approche est la même justement que la Camou et Anapia, tout en allant chercher ensuite le pilier qui se situe derrière, sur l'antécime du Dec de Lhurs.



Au pied du pilier, on cherche le départ. Non mais sans dec, ça démarre d' où cette histoire?
Après lecture du bon topo pas bien précis de JP et de quelques souvenirs des recommandations des ouvreurs, je monte mon premier relais sur  becquets, dans une zone où la chlorophylle se fait reine.
Mais sans dec, c'est quoi ce bordel?
Je fais part de mes doutes à Louis sur l'itinéraire car la cotation terrain ne colle pas à celle du topo et la belle fissure qui doit donner le ton de la voie est plutôt anodine.

Le départ en dalles sculptées par l'eau est très beau puis ensuite ... variante façon Hollywood fraicheur menthe. Première répète, première variante.




Notre L2 qui rejoint initialement la voie d'origine plus haut.
Fraicheur de vivre, Hollywood chewing-gum .... non mais sans dec!!!!


Dix mètres au dessus du gros arbre mort, on retrouve R2 avec ses deux spits bien brillants. Delà, il faut traverser à droite pour aller choper plus haut une belle fissure bien franche en très bon caillou.


La suite qui semble bien logique. Eh bien non, sans dec! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer, non mais sans dec???
Pour éviter l'herbe de ce début de longueur, les ouvreurs sont partis sur la droite pour remonter une fissure cachée ,sur quelques mètres sans végétation.
Nous, on a fait simple ( deuxième variante) et Hollywood chewing-gum nous a point gêné. Non mais sans dec!!!


Pour la suite, impossible de se perdre, il suffit de suivre le fil du pilier et en 2 longueurs, vous êtes au sommet de l'antécime.
La dernière longueur comporte de jolis morceaux de grimpe dont le franchissement d'un petit surplomb qui permet de remonter une ligne de fissures. Non mais sans dec!




Du dernier relais, suivre sur 10 mètres l'arête pour trouver le premier rappel qui dépose dans le couloir.
Trois rappels sont équipés sur spits avec cordelette et maillon tandis que le dernier se fait sur pitons.
N'ayant pas de marteau, j'ai remis quelques coups de pierre sur leur petite tronche, histoire de ne pas être emmerdés. Non mais sans dec!

Voilà, retour aux sacs, retour à la voiture et tout le reste...
 Ah, non mais sans dec, j'allais oublier le topo de référence fait par JP




mardi 6 septembre 2016

Ronglet : Voyage au pays de Fernand Cassou avec Yellow 615m 6a



Ce fut un peu la page "blanche" devant l'ordi.
Je ne sais comment exprimer mon ressenti sur cette dernière virée. 
Chose sûre, j'ai perçu à travers les écrits des ouvreurs, une véritable motivation, un généreux investissement physique, moral et financier ( les spits, c'est pas gratis) de leurs parts.
Sur cette montagne, ils ont créé un chemin; un chemin qui croise un piton jaune laissé dans le passé par un mythe local de l'alpinisme de haut vol: Fernand Cassou. C'est que Fernand, il la connait bien cette face Nord du Ronglet avec plusieurs voies ouvertes à son actif sur ce calcaire.

Le Ronglet




Après réflexion devant les touches de mon clavier,je crois qu'il faut considérer ce chemin  avant tout comme une invitation à un voyage, laissant au second plan  la grimpe. 
Oui, c'est ça, un grand voyage à la journée.

Le Ronglet, c'est déja une montagne qui se mérite par sa longue approche et son retour pas  toujours simple.
Et puis le caillou, son caillou, ce n'est pas celui de Tobazo mais plutôt celui du pays des isards.
Le caillou de la voie "Yellow" n'échappe pas à la règle même si parfois il présente quelques jolis passages. 
Cependant, si la voie est quasi équipée, ce terrain là demande un peu de "métier"et n'est pas à mettre dans les mains d'un jeune novice. 

L'équipement en place est parfois aéré ( à compléter si besoin avec un petit jeu de coinceurs ou de micro friends) et ne permet pas la pratique du fameux A0 tant convoité sur les nouvelles ouvertures.
Mais la grimpe en elle même n'est jamais dure, nous laissant d'ailleurs au sommet un peu sur notre faim. Il semble (le topo des ouvreurs n'est pas encore sorti) que la ligne se déroule en 13 longueurs cotées entre le IV et Le V, voire peut être quelques pas un poil plus durs mais pas obligatoires. Tous les relais sont équipés pour les rappels.

Dans la IV ème longueur, on tombe nez à nez avec un vestige du pyrénéisme:  Fernand y a laissé son piton jaune.

Au sommet, nous ne sommes pas passés par le fameux trou puisque nous avons suivi l'arête faitière qui demande un peu d'attention, puis avons pris les rappels classiques qui nous débarquent au pied de la face Sud.

Visite guidée

L1: 




N'ayant pas trouvé R3, j'enchaine L3 et L4. Début de L3, je prends au départ un petit pilier bien fracturé et facile qui m'évite la traversée du bas.



L6: Changement de leader. Longueur sympathique.


L7, L8et L9 sont noyées dans un océan de dalles de calcaire. C'est la section la plus sympa de la voie pour nous.







Et puis pour les 4 dernières longueurs, nouveau changement de leader avec René aux commandes. C'est drôle, car parfois, il lui arrive de partager ses brins avec Fernand.




On sort par l'arête faitière .




Fin d'aprèm, la boucle est bouclée, le voyage au pays du Ronglet est terminé. 
Ce fut une façon originale de visiter ce massif par un motif différent que les classiques couloirs de neige en hiver.
Dernières petites pensées pour Fernand qui courait déjà ces parois dans les années 70 à coups de pitons...jaunes.