samedi 28 janvier 2017

Cirque de Lescun: Pic de Poure Lamary / Nouvelle voie: "Pouré, sa grimp!!!"






Il se dit souvent que les grands esprits se rencontrent. Encore faut il que l'adjectif qualificatif  "grand" soit bien épaulé par le nom commun "esprit" si celui ci existe vraiment.
Bref, Jean Pierre avait repéré une éventuelle ligne sur les contreforts de l'insignifiant pic Pouré de Lamary. Moi aussi. Et devinez quoi: c'est la même!
A chaque fois que je suis passé au pied de cette future route imaginaire, j'avais pu constater  que L1 n'était jamais remplie par la matière blanche, et que, déjà, elle nous mettrait dans l'ambiance avec un dry peu évident. Que dire de la suite.... juste que l'on va en chier, c'est sûr, vu la conception du terrain avec ses dalles bien raides.
Et puis voilà, en allant dimanche faire le couloir classique du secteur ( très beau, je vous le conseille) , Jean Pierre constate que la neige et la glace tapisse le fond de notre dièdre en L1.  

En raison de la faible altitude de notre projet et des remontées des températures prévues dans les jours à venir, on décide de tenter le truc mercredi.

La ligne avec le dièdre pour départ.


 L1 s'avère magnifique avec des conditions bonnes dans le dièdre. Un ressaut plus raide sur la fin me met la pression  avec un plaquage pas bon à taper partout. Relais sur friends. 60m. 70/75° avec un ressaut à 85°équipé d'un con de spit que j'aurai pu éviter de mettre.







L2: Courte mais intense. Dès le départ, un ressaut à 90° avec une neige dure comme le beurre au soleil.
Histoire de bien se mettre en jambe JP prend 2 voyages vers le bas d'entrée de jeu. Je l'imiterai par la suite  en  décollant le morceau de neige où sont plantés mais pioches.




Devant nous se présente alors un magnifique couloir goulotte. Comme les marins attirés par le chant des sirènes...Approche avec gros brassages.
Une fois dans le couloir goulotte, les plaquages se barrent  sous les coups des piochons ou / et des crabes quand il en reste encore un peu, mettant à jour de belles dalles bien lisses et quelques touffes d'herbe non gelées . Après quelques mètres, c'est retour case départ et cette fois ci, je ne regrette pas d'avoir mis le spit pour descendre.


JP décide de partir par la droite en remontant alors un système de dalles jalonnées d'arbustes qui pourront assurer une protection. Pour une fois, il les aime les arbres!
L3 35m  70° M4 relais sur arbre.


La dernière longueur est la plus intense. Cela commence par le déblayage de la neige sur les dalles pour trouver une fissure plus ou moins herbeuse, plus ou moins raide, qui permet ensuite une traversée sur la gauche pour aller chercher un dièdre. A partir de là, ça devient très raide et il ne faut pas compter sur la neige pour gagner de la hauteur, ni sur les touffes d'herbe non gelées, ou recouvrant à peine ces satanées dalles qui vous renvoient les coups de piolets comme par ricochets . La verticalité se gagne avec un savant mélange d'escalade en opposition dalles / dièdre, renfougne, coincements de lames et un peu de jardinage. Relais sur arbre 45m M5+. 2 spits je crois.
Pas de photos de cette longueur. D'ailleurs, à titre d'info, toutes les photos sont de Jean Pierre.

Au dessus, le terrain se couche et cela tombe bien car il est tard et la nuit arrive ( et puis maintenant, ça caille terrible). C'est avec 4 rappels compris entre 40 et 50m sur arbres que nous retrouvons nos sacs à la frontale.

Le topo fait par Jean Pierre



Une belle petite journée de montagne "tranquillou" pour ma part avec un départ de Hendaye à 5h30 et un retour à minuit.

vendredi 20 janvier 2017

Neige pas vu de la poudre ???


Après une bonne période pour l'alpi, les cieux ont laissé tomber leur farine en grosse quantité sur nos têtes, nous obligeant à ranger momentanément nos binettes et nos aérateurs de sol pour sortir nos planches à repasser.

Cela donnera l'occaz de revoir le couple de retraités de la Soule, et du coup, de me lever encore plus tard qu'en semaine lorsque je vais au boulot, de faire 2 heures de route et de devoir les attendre avec les autres devant une crue de cafés à Arette sachant qu'ils habitent, eux , à seulement quelques kilomètres. Mais bon, ils  sont grabataires mais n'ont pas Alzheimer et finiront par se pointer.

Nous voici donc tous les six (et pas seulement Six: Ah, ah, ah!!) au départ de la Pierre St Martin pour remonter la piste qui mène au pied du Soum Couy.
Le vieux barbu, ne sentant pas un hors piste local, met la panique dans le poulailler avec ses idées pessimistes tandis que le péteux de Jean Pierre décide de se rallier au coq sous une influence négative du sage Louis.
Tant qu'à Mertxe, on ne lui en voudra pas car c'est elle qui vit avec Robert, se rangeant à ses côtés tandis que Mickaël se contente d'apprécier cette journée tout simplement.

Côté Pierre St Martin




On descend donc une partie de la station par les pistes pour aller choper la fameuse traversée de lapiaz qui mène sur la super secrète descente sauvage de Barlagne. On se rend vite compte que les conditions de neige sont superbes et moi je pense que l'on s'est chié un Free ride de fou sur les flans du Soum Couy.

Promenons nous dans les bois....





Lieux magiques: taisez vous et écoutez:





Et maintenant, vous prendriez bien un petit peu de poudre????






On se fait plaisir jusqu'au plateau dominant la forêt pour ensuite passer au moins rigolo: la montée et le retour à la station par les pistes de ski.


Dans notre montée, on croise Jérémy, Gab's et Txomin qui lancent des Waouh de bonheur à chaque virages dans leur descente. ( voir le lien "adrénaline pyrénéenne 64").
Et puis ces jeux de lumières et d'ombres...






Petit aparté: notre journée sera accompagnée par quelques conversations sur l'accident par avalanche de ce weekend en vallée d'Ossau. Il est bien entendu que cet évènement dramatique aura pesé dans nos choix du jour.
Je n'apporterai aucun jugement ou critique.
Je peux juste dire qu'aujourd'hui nous étions aussi six skieurs, tous avec une large palette d'expérience dans les activités montagne, été comme hiver,avec une pratique régulière, par tous temps, et, qu'il y avait rien qu'entre nous déjà un certain désaccord sur les risques dans notre secteur.
Qui était le plus proche de la vérité??? Ne cherchez pas, on ne le sera pas!!!

Je reste persuadé que parfois je suis passé dans des "zones explosives"  et que je ne m'en suis pas rendu  compte: histoire de chance; un peu; beaucoup; sûrement.
Il m'arrive aussi de sortir lorsque les risques sont au maxi. J'ai l'expérience et surtout la passion. J'accepte les règles du jeu car c'est comme cela, juste viscéral, mais je veux rentrer le soir voir mes enfants.
Un proverbe ( pas chinois) dit la chose suivante:" l'audace d'aujourd'hui fait l'expérience de demain".
Bon OK, le tout est de savoir où l'on met le curseur pour éviter que l'audace devienne connerie: selon peut être le feeling, l'envie ,la personnalité, la conviction,l'intuition, l'expérience... le tout en chacun quoi!!!
Un autre proverbe ( toujours pas chinois) dit aussi: "C'est en forgeant que l'on devient forgeron".

Je roule beaucoup et cela m'amène à passer un paquet d'heures sur la route.
Je vous ai Tous vu faire des erreurs de jugement, volontaires ou pas.
Je peux dire et affirmer que je prends plus de risques à Vous côtoyer ( et vis versa) sur la route qu'en allant me balader en montagne par un temps pourri avec un fort risque d'avalanche.
Mais pour l'instant, un facteur non négligeable est avec moi sur la route comme en montagne: la Chance.
Mes pensées iront à Alain Bruzy et Nicolas Watteau, qui eux n'ont pas eu cette chance ce weekend.


dimanche 8 janvier 2017

"Souviens toi bien de cette journée"


Nous étions partis pour faire une grande voie à la Telera, et puis l'un d'entre nous, au bout de dix minutes de marche, se rend compte qu'il a oublié chez lui un EPI indispensable ce jour au vue de la fréquentation digne d'un parc d'attraction: 30 à 40 cordées au bas mot pour jouer des coudes pour arriver premières au pieds des voies.

"Tête en l'air" nous propose de nous attendre toute la journée mais notre gentillesse, notre solidarité ( c'est ça aussi l'esprit de cordée), le tout mélangé à énormément de pitié et à un brin de désabusement devant tout ce monde, font que nous décidons de changer nos plans pour rester avec lui.
Cependant, on espère que "tête en l'air" se souviendra à temps voulu, de notre dévouement, du sacrifice d'une belle journée de montagne avec de superbes conditions d'alpi: " Souviens toi bien de cette journée".

On débarque alors plus tard dans un café pour un concours de boissons chaudes et trouver à cette heure avancée un plan B.

Du coup, on va se faire fumer les bras, les pointes des crabes et des piochons sur un des sites du coin de Dry:


On s'échauffe en commençant par des dalles à fissures et à trous...




Pour aller ensuite dans le dévers se cramer les brandillons...







Parfois chacun sa technique avec 1 ou 2 piochons et pédales improvisées !!!



Et puis l’essentiel surtout: "Souviens toi bien de cette journée" et de ce premier but de l'année.


lundi 2 janvier 2017

Grande diagonale à la Telera et couloir NO du pic Rigüelo

Fin d'année 2016 et toujours de très bonnes conditions pour l'alpi.
Seul bémol du moment, une crève qui ne me stimule pas pour aller bivouaquer dehors, me lever aux aurores et m'engager dans des voies tendues où il fait bon de se les cailler grave.

Mais bon, les conditions sont là mec!!!
Du coup, nous sommes partis mercredi avec Fabien à la Telera pour aller trainer  nos piochons dans la grande diago. Cinquième ou sixième fois en ce qui me concerne. Quand on aime, on ne compte pas qu'ils disent.
Sans surprise, les condi sont top.
On s'avale tranquilou le couloir et sortons la corde pour passer uniquement 2 ressauts assez courts qui cassent la régularité de la pente. Un petit pas de mixte à la sortie, histoire de pimenter le tout.

Pena Telera au matin




La grande diago


C'est parti pour un tour...












Pour le retour, on a été chercher le couloir Y et ses rappels. Interminable ce retour!
Beaucoup de monde ce jour dans le secteur.
Pour la balade, nous avons utilisé 3 ou 4 friends dans les tailles moyennes + pitons déjà en place.
Une belle journée de pyrénéisme dans un magnifique cadre.



Samedi 31 décembre: Pic Rigüelo couloir NO.
Toujours la crève et toujours pas envie de faire un gros truc, d'autan plus que ce soir c'est gavage et bisous à l'heure fatidique et qu'il ne vaut mieux pas que je rentre la gueule enfariné au moment du dessert.
Direction donc le pic Rigüelo avec Louis pour aller faire son couloir NO.


Le manque de neige rend l'approche très aisée. Comptez environ 1h15 pour arriver au pied du couloir qui mène à la brèche avec son gendarme.


 De la brèche, on remonte une cheminée sur la gauche qui mène au pied d'un couloir complètement sec.





Une fois passé ce ressaut, on se retrouve dans un petit cirque et revoilà la neige. De là , c'est tout droit  jusqu'à l'arête ( 1 longueur de 45m à partir du ressaut)




Pour atteindre le sommet, suivre l'arête par ses zones de faiblesses qui rendent le cheminement très facile.


Descente par le couloir Sud, sans neige à ce jour, qui démarre directement sous le sommet.
Nous aurons trouvé  quelques pitons et ficelous dans la voie que nous complèterons par un petit jeu de friends.

Sur Infohielo, vous pouvez trouver le topo de cette voie qui annonce comme cotation D+; juste un gros poil exagéré. Les ressauts à 80° annoncés sont très, très courts et les difficultés techniques très limitées.
Pour nous, la plus grosse difficulté était d'être concentrer à la descente pour ne pas se prendre une gamelle.
Pour être objectif, la voie se prête bien à une course d'initiation avec un D bien gentillet.