lundi 23 décembre 2013

Ossau - Moulle de Jaout- "Le jardin de Rémi"


Je dois bien l'avouer, je n'y croyais pas un iota. Il faut bien le dire, en 3 jours, je prends 2 buts consécutifs. Et puis pour ne rien arranger à  mon pessimisme, l'énigmatique Zlatanoviste est parmi nous.Il faut attendre le pied de la paroi pour que renaisse en moi une lueur d'espoir de grimper.
Et puis pour remonter mon moral d'huitre, histoire que je porte bien mes grosses boules avec une brouette tellement qu'elles pèsent, le fameux Zlatanoviste en question égare ses clés et pense qu'elles sont dans la voiture avec ses piochons, voiture fermée par un système centralisé.

Allô, le PG, les pompiers, le Vatican, à la recherche d'une âme charitable pour m'apporter les doubles.


Et puis après un certain temps et un temps certain, Louis retrouve les clés juste à côté des gants  de JP.
Comment voulez vous que je reste zen et non défaitiste?

Que dire de l' approche interminable de cette montagne qui semble juste à côté, à bout de bras: juste interminable. 


L'approche en skis est un choix plutôt judicieux, voire essentiel à partir de la cabane.


L'objectif du jour est là dedans:


Plus exactement par là:


Le topo de la voie réalisée par JP:


Jean Pierre, d'un ton autoritaire, impose  de démarrer, pensant que le terrain est assez couché.
Mal lui a pris. Il serre les fesses et ses piochons sont à la recherche de touffes d'herbes gelées ou de fissures accueillantes pour sortir au mieux de zones verticales.

L1:


L1 vue de R1:


L2, longueur qui mène à l'arête intermédiaire:


Et puis je ne sais pourquoi, devant cette belle arête ,qui de toute évidence est la plus jolie longueur, JP décide de me laisser les rênes.

L3: la belle arête intermédiaire:


Après ce premier ressaut, il faut contourner l'arête par la gauche en remontant une vire raide avec touffes d'herbe et coincements de lames. Relais au niveau d'une vire sur becquet ou belle fissure en hauteur pour camalot n°1.

L4: Traversée délicate sur 3 ou 4 mètres pour sortir par un ressaut ( 1 piton en place) puis atteindre une corniche que l'on franchie pour faire relais sur des vires plus haut.


L5: Dernière longueur facile pour sortir sur l'épaulement avec relais sur petit pin:



De belles vues de ce modeste sommet:


Descente par le couloir Rigolo où ça brasse par endroits avec quelques pas délicats en rocher.



Nous avons décidé de dédier cette voie à un grand guide local, habitant juste au pied de ces montagnes. On sait qu'il les pratique parfois et que surement lors de sa retraite, il aura grand plaisir d'aller encore  se balader dans ce jardin- son jardin- 100% bio.Ainsi naquis "Le jardin de Rémi".

Pour en profiter, il faut un jeu de friends, de coinceurs et 4 ou 5 pitons variés.
Voie de mixte à tendance touffes d'herbe à défaut de neige dure et passages rocheux en IV.

mercredi 18 décembre 2013

Pic d'Orhy : et de deux...


Ce mercredi matin, je suis repartis au pic d'Orhy avec 3 autres compères: deux locaux ( JP et Robert) et un étranger répondant au nom de Jérémy ( étranger car pas souletin).

L'objectif du jour est le même que celui de dimanche dernier, la belle cascade goulotte incrustée dans la barre rocheuse du Txikia Orhy.

Pic d'Orhy dimanche dernier.


Nous n'étions pas perdus


La "désirée" : Argia korua


Cette fameuse cascade goulotte a été ouverte en Janvier 2000 par olivier Goalard, André Vignau et moi même.
Cela faisait plusieurs années qu'on la pistée mais à chaque visite, il manquait quelques mètres de glaçon. et puis un jour, en sortant de la face Nord, on se dit qu'il fallait aller la voir. Bingo.
La passage du premier ressaut s'est fait très facilement grâce à un bon enneigement. La deuxième longueur-le crux- a été délicat à franchir avec un plaquage de glace sur un ressaut de quelques mètres à 85°.
La longueur suivante permet de sortir du goulet avec ressauts à 70° puis le tout se termine par un dernier passage raide pour finir sur l'arête par une pente de neige.

Je n'ai plus le souvenir du matos à prendre mais il est sûr que ce dimanche il fallait au moins les crabes pour réitérer l'aventure.

Elle était juste "à point" et moi je fais le blaireau en oubliant un con de sac avec mes crabes dedans.

Des conditions tip top.


Du coup, c'est sommet en skis


Sommet avec un peu de vent, histoire juste de nous remettre les idées en place.


De jolis panoramas ce dimanche.




C'est donc avec toutes ces belles images que je décide d'y retourner ce mercredi avec les souletins et Jérémy.
A notre arrivée, le temps n'est pas au beau, le regel inexistant et le manteau neigeux basque a pris même une sacrée claque en 2 jours.Nous décidons quand même d'aller jeter un œil sur la face.

A la vue de la Demoiselle, les souletins, pris de panique, inventerons toute une panoplie d'excuses pour ne pas aller se frotter à Madame glace et exigeront de Jérémy, par des moyens détournés, de les suivre sans discuter.

Eh! les péteux !c'est de l'autre côté la grimpe!



Aujourd'hui, j'aurai compris que les souletins ne supportent pas la glace et qu'ils préfèrent aller chatouiller le rocher avec leurs crampons et piolets,sans marche d'approche et bien entendu, le tout en moulinette.

Séquence de dry



 
 Et dire qu’aujourd’hui j'avais mes crampons....

lundi 16 décembre 2013

Alzheimer

Il semble qui manque quelque chose...


Une bonne journée qui s'annonce: levé aux aurores, un peu de route et la risée de mes 3 autres camarades.
Partis pour aller faire une cascade goulotte au Pic d'Orhy, j'ai juste oublié mon sac à la maison.
Pas grave, j'ai ma grosse caisse jaune avec le matos. Je trie et fais le bilan: baudrier OK, piochons OK, broches OK, dégaines OK, crabes ... pas OK.
Exceptionnellement, voulant faire bien, j'avais commencé la veille à préparer le fond de sac et mis mes mono pointes dedans. Ça ne me va pas de changer mes habitudes de vieux.
Et dire que j'ai 3 paires de crampons qui m'attendent dans la cave...

Par chance, j'ai mes peaux pour le ski.
Nous montons donc au pied de la voie pour voir si cette dernière est formée.
A vrai dire, jamais nous l'avons vue comme cela: gelée à point, bien tendre et de type sorbet.Elle me nargue quoi.

Je la mitraille de photos, appareil à photos que j'oublierais plus tard dans un sac de Steph.

Du coup, par vengeance, nous finirons au sommet du pic d'Orhy, balayés par un vent tempétueux.
Quelques dizaines de mètres sous le sommet, nous chaussons et entamons une superbe descente  sur une neige à faire pâlir des stations de skis.Quel plaisir de skier sans sac.

L'après midi se termine dans un bar, bar où nous avions déjà bu le café le matin et bar où j'avais oublié mes chocos pour la journée. Alzheimer????

Remonté comme une balle, je me vois dans l'obligation de délaisser mon job mercredi à l'insu de mon plein gré pour amener sir Rio à cette fameuse cascade et contrôler qui n'oublie rien... on ne sait jamais.

Pour les photos,  dès que j'ai récupéré l'appareil à moins que.... j'oublie que j'ai oublié qu'il ne faut pas oublier un seul oubli.

   

lundi 9 décembre 2013

Ossau: arête de Peyreget


Avec Louis et Laurent, on souhaitait aller en montagne pour grimper sans obligation de courir pour être les premiers aux pieds des voies ou attendre que les cordées de devant avancent et / ou jouer à éviter de prendre les glaçons sur les tronches.
Pour cela, il nous fallait un petit coin loin de la foule, un petit coin que nous chérissons et dont nous savions que l'on aurait la paix: l'Ossau.

Nous décollons de la voiture avec l'intention d'aller visiter le côté "voie normale ou contrefort oriental" et puis en s'approchant du Mastodonte, nous constatons que l'arête de Peyreget est jouable malgré l'heure assez tardive.

Levé du jour dans la montée



En s'approchant, on constate des traces dans le couloir de la Fourche. On se dit que si la montée sur l'arête est trop pourrie, on se rabattrait sur ce dernier pour monter au petit pic.


Et puis, à notre grande surprise le départ se fait sur une neige correcte avec quelques pas en glace.


Afin d'avancer assez vite, nous ferons toute la course en corde tendue sauf pour la dernière longueur.
Laurent fait la première partie jusque sous la plaque puis je prends ensuite la relève. Louis fait le boulet et le porteur de corde.

Un joli voyage


De très beaux paysages:


Le plus beau...juste pyrénéen.


Dernière longueur en mixte avec un départ sec puis mélange de neige et glace.


Sortie finale



Descente en 3 rappels équipés menant dans le couloir de la Fourche en très bonne condition.
Nous retrouvons nos affaires et nos skis sous la pointe Emmanuelle avec la lueur des frontales.
Retour à la voiture laborieux sur une neige traffolée,croutée qui met à rude épreuve nos jambonneaux.
Une magnifique journée bien chargée vient de se terminer.

Matos: Rappel pour la descente, un petit jeu de friends, coinceurs et prévoir quelques pitons.