mardi 8 janvier 2019

Billare: face NO, honneurs au Dry Touffing avec "La rampe" ED- / ED


Il semble encore une fois avec ce début d'hiver, que l'alpinisme hivernal dans les Pyrénées, façon traditionnelle, soit en péril et que le réchauffement climatique ne va pas améliorer la chose.
Les photos avec les piolets ancrés dans la glace jusqu'à la garde vont devenir des archives précieuses et outils pédagogiques pour expliquer et permettre aux futures générations de mieux comprendre les pratiques d'escalade d'un autre temps.

Mais voila, certains d'entre nous ne se laissent pas abattre et inventent de nouvelles stratégies de grimpe pour exploiter, d'une autre façon, les faiblesses de nos terrains verticaux.
Manu Ibarra, Henri Fiocco, Rémi Thivel et une poignée d'autres grimpeurs en sont les précurseurs : le Dry Touffing.
Nous, simples disciples, y avons pris goût et compensons notre frustration hivernale par cette activité, ma foi, fort riche en technicité, en émotions divers et surtout... en possibilités.
Il faut bien avouer qu'avec Jean Pierre, nous ne regardons plus les parois de la même manière, et que du coup, avec cette nouvelle vision de la grimpe, nous voyons naître pleins de projets.

On adore cette activité, ce mixte caillou, neige et herbe,où l'on retrouve ce savant mélange des techniques de progression des activités grimpe dans leur ensemble.
Une condition reste tout de même de mise: le froid et son lot de gels.

Fin Janvier 2018, acte 1.
Avec Louis et Jean Pierre, nous prenons la direction de la face NO du Billare. Auparavant, nous y avions repéré une sorte de banquette semi herbeuse qui remonte haut dans le massif et que nous souhaitions exploiter.
Problème de taille: son accès avec un départ très raide et pas simple à négocier.

"La rampe " avec sa forme en virgule (photo JP)


L1 va nous donner le ton. Il va falloir vraiment que je m'applique....(photos de JP). La longueur est courte mais intense. 1 piton en place.




Etant dans le bain , je repars pour L2. Courte mais ....idem intense. 1 spit en sortie de dalle.




Cette fois, un peu entamé, Jean Pierre prend la relève. Un départ raide pour aboutir sur des dalles vraiment coquines: 3 spits



Il nous faudra la totalité de la journée pour ouvrir ces 3 petites longueurs.
On décide de descendre avant la nuit et de fixer une corde.

La suite qui nous attend:



Février 2018 acte 2.
On remonte la corde quand une pierre vient se fracasser (ou plutôt fracasser ) mon avant bras.
Descente prématurée, petit séjour aux urgences et quelques semaines d'arrêt.

L'hiver pourri ne nous permettra pas de repartir là bas.

Janvier 2019 acte 3:
Avec Jean Pierre, nous sommes de nouveau au pied de la rampe. Louis, hors service pour une longue période, n'est pas avec nous mais veut que l'on termine sans lui.
Les conditions sont optimales: pas de neige et un froid bien présent qui solidifie tout ce qui touche.
"La rampe "est vite avalée avec ses 4 grandes longueurs faciles ( entre 40 et 60m) pour aller buter sur un dernier ressaut qui mène sur une arête et une aiguillette.



Derniers efforts pour franchir le ressaut final qui s'avère très sympa à faire avec un mixage de grimpe piolets et escalade mains nues. 3 spits.




Dernier relais de l'autre côté de l'arête


La fameuse aiguillette avec en arrière plan l'Anie. Devinez quel nom je lui ai donné à cette petite aiguille...????😂


Descente en rappels dans la voie.

Le topo fait par JP



Une belle voie dans un très joli cadre qui nous aura demandée de beaux efforts.
Vive le Dry Touffing!!! 
Suivant comme dit l'autre.... 

lundi 7 janvier 2019

Tobazo, un bon plan pour les lézards


Dans le secteur de Bedous, la température matinale avoisine les -7° et donne plutôt des envies de se noyer dans les cafés, bien au chaud, que d'aller grimper. D'autant plus, que je dois bien avouer, mon corps est encore fatigué de ma sortie de hier au Billare.
Il nous fallait donc un truc assez cool et si possible un max au soleil.
En franchissant le col du Somport, le sol prisonnier d'une carapace blanche côté français, prend une teinte plus verdoyante voire parfois cramée sur les versants espagnols et la température ambiante se fait plus douce.

A la vue de l'éclairage de la face Sud du Tobazo, la banane nous raye le visage et les envies de grimpouille nous reviennent en force.

Stéphane ne connait pas cette falaise et je lui propose donc de faire sa connaissance en allant faire "Torrijo", voie se déroulant sur un très bon caillou dans son ensemble et très bien équipée.

La face Sud baignée par le soleil levant.


Le départ étant très facile, nous remontons pratiquement les 2 premières longueurs en tennis et non encordés.
La suite se raidit et laisse place aux plaisirs de la grimpe  et à l'expression de sa gestuelle.
La ligne a la particularité de présenter vers son milieu un ressaut à franchir en 6b avec possibilité de tout artifer en A0 sans stress et un mur en dalle typé Mature très joli qui vous fera travailler le placement de pieds.
La cotation dans son ensemble doit être V oblig.
En bonus, une grimpe dans un très joli cadre.
Pour la balade, prendre entre 10 à 15 paires selon les humeurs et les capacités techniques de chacun.

Voyage:











Descente bucolique et facile à pieds, riche en rencontres animalières comme hardes d'isards, en allant chercher le sentier normal qui descend  du secteur pic d'Aspe, côté station de ski de Candanchu.
Notre choix de venir grimper sur Tobazo aura été judicieux puisque nous grimperons (presque) en petite tenue et sans attraper une onglée.
Une bonne journée montagne en très bonne compagnie.... ça me change un peu.😂