"- Et puis, tu vas voir, c'est Areng mais en plus grand...
Et puis, la dernière fois, toutes les touffes d'herbe étaient béton...
Et puis en approche, on ne met que 45 minutes...
Et puis, c'est juste à côté de la (sa) maison...
Et puis ce weekend, il fait encore mauvais...
Et puis...
- Bon, OK, c'est bon! A quelle heure le départ??? "
C'est comme cela, que je me retrouve dans le couloir, à brasser dans 80 cm de neige, pour atteindre l'arbre qui fera office de R0 après plus de 1h15 d'approche.
Dans la tête de Jean Pierre, il y a deux possibilités: la facile et la moins facile, et le tout, bien entendu à faire dans la journée.
Comme je suis peu courageux et pas du tout téméraire, je lui propose de commencer par ce qui semble être la plus simple, histoire de voir les conditions et d'envisager la suite en fonction de notre progression.
On part donc pour la "facile"
La première longueur ne comporte pas de difficultés particulières. Elle remonte sur 60m une pente riche en touffes d'herbe, qui se redresse petit à petit, pour terminer à un arbre qui fera un excellent et confortable R1 avec vue imprenable sur le plateaux de Bedous.
L2: Les difficultés commencent dès la sortie du relais ( j'ai eu du flair...!) avec un petit dièdre peu dessiné, qui oblige la pose de 3 spits, et dans la partie médiane avec un ressaut court mais quasi vertical.
L3: Elle permet d'atteindre une barre rocheuse verticale d'une dizaine de mètres de hauteur. Dans sa partie gauche, une belle fissure, assez large par endroits, raye de bas en haut le mur. A son pied, je me dis qu'il faut ranger les piochons et les crabes pour la grimper. Peu d'intérêt dans ce contexte.
Je longe donc la barre rocheuse en tirant sur la droite pour trouver une zone de faiblesse à son extrémité et, surtout, un bon arbre pour faire un très bon relais.
JP dans la fin de la traversée;
L4: La plus teigneuse avec un premier ressaut sans trop de pied ( 1 spit), qui demande d'aller chercher loin les possibilités d'ancrages des piolets, accompagnées d'une série de blocages.
Après le premier ressaut, ne pas partir sur la droite ( pente en herbe) mais faire par dessus le petit arbre en place une traversée courte sur la gauche ( 1 spit) pour enjamber une dalle et sortir des difficultés.
C'est morts de froid que nous entamons les 3 rappels pour rejoindre le départ. ( rappels secs sur arbres).
En bas, il est plus de 16h. La messe est dite: aujourd'hui, on ne fera que la "facile". Amen.
Le topo de Jean Pierre
Attention, malgré la faible altitude, cette face Nord du dit "Rocher de la vierge " est un véritable frigo. Malgré le beau temps annoncé par Météo France ce mercredi, il a parfois neigeoté.
La gueule des arbres dans le bois du bas semble indiquer que le couloir canalise potentiellement de belles coulées.
Bien entendu, nous avons eu des pensées pour Henri, qui, nous aurait tout torché dans le secteur depuis longtemps s'il vivait dans la vallée.
Contrairement à lui, ne vous attendez pas à trouver les topos en A3 plastifiés aux pieds des voies, Le Maitre c'est lui, et pas nous!!!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire