samedi 17 novembre 2012

Pic d' Estrémère : Pireneos con Fronteras

Chaussons ou piochons? Le choix est vite fait, au vue des infos qui circulent sur le net sur les goulottes du Taillon. Pour Jean Pierre et moi, ce sera donc les ballerines pour aller faire quelques chorégraphies sur un rocher ossalois. Ce samedi matin, nous remontons la vallée dans le but d'aller ouvrir. Au fur et à mesure que nous prenons de l'altitude, nous sommes de moins en moins sereins. Au dessus de nos caboches, le ciel côtoient les couleurs tirant vers toutes les nuances du gris, annonçant un risque prématuré d'une mousson locale. Arrivés au départ,nous sommes reçus par un vent à faire retourner les narines des chevaux qui nous entourent: "l'ouverture" est reportée à plus tard. Le ciel joue avec nos nerfs, et nos cerveaux fument pour trouver un plan B.Par coutume, nous décidons de passer en Espagne pour essayer de faire un peu de grimpette improvisée. Au Pourtalet, c'est la guigne, le ciel ibérique n'est pas plus accueillant, voire encore plus capricieux. LE BUT est tout proche.
Au dessus de nos mines déconfites, des trouées de bleu font un peu d'apparition. Un signe que l'on interprète comme un salut. Puisque nous sommes au Pourtalet, nous partons sur le pic d'Estrémère, à une petite demi heure de marche.
Au pied, on devine la voie ouverte par Rémi. " Tu connais? Non, mais je crois qu'il y a un peu d'artif dedans." Du coup, connaissant le sens de l'engagement de Rémi dans ses voies,une météo incertaine et pas de topo, nous nous orientons sur l'aiguille, à droite de la face, où se trouve une ligne de spits. N'ayant pas de topos, nous attaquons en se disant qu'au pire, on fera une réchappe. C'est avec les onglées que nous gravirons cette aiguille en 3 longueurs super bien équipées.
Après l'aiguille, nous redescendons au pied de la face pour voir s'il était possible de faire autre chose, souhaitant profiter de la chaleur des quelques rayons de soleil. Jean pierre,toujours l’œil avisé, repère une autre ligne de spits au centre de la face. Feu, c'est parti, on ne sais pas où on va mais on a faim de grimpe.
C'est morts de froid, avec la goutte au nez, que nous sortons de cette voie qui comporte environ une dizaine de petites longueurs. Descente facile par la voie normale du pic d'Estrémère. Après recherches sur le net , la voie est Pirénéos con fronteras:300m(?)6b ou AO, équipée. Pas d'info sur la voie de l'aiguille. Un proverbe dit: à trop regarder la météo, tu finis au bistrot. Nous, on ne regarde plus la météo, on la défie.

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