lundi 11 novembre 2013

Pena Montanesa : "Un Pempenus pour les minus"




Samedi 9 Novembre

Ooooooh putain, fais gaffe, fais gaffe, je vais voler, ooooooooh merde!!!
Et puis non, je ne lâche pas prise. Je suis dans un tel état de panique que je m'accroche de toutes mes forces malgré mes avants bras qui tétanisent au point de ne plus les sentir.
Je lutte car je sais que je ne peux faire confiance  à la pose de mes dernières protections, et que dans la volonté de gagner ce combat contre le vide, je pratique la fuite en avant, qui à chaque pas, m'éloigne encore plus du "bon friend".
Dans ce ressaut vertical, limite déversant, tout en m’agrippant aux aspérités de ce passage, la peur au ventre, je recherche, dans une précipitation frénétique, un friend à mettre pour m'y vacher dessus  sans succès.
Au bout d'un très long moment, à force de crispations intenses, je ressens au niveau des cuisses, des débuts de crampes, qui ne feront qu'augmenter ma détresse.
Sur un gros coup de flippante, je pioche dans mes ultimes forces pour attraper le perfo et après plusieurs déboires,  fixer un spit salvateur.

Je suis explosé. Je tente de poursuivre mais mes bras fatigués ne me permettent pas d'aller bien loin. Je laisse ma place à JP.

Quelques heures plus tôt, nous sommes arrivés sur les hauteur du Pempenus, à la Pena Montanesa, pour rejoindre en 2 rappels, le dernier relais que nous avions quitté ce printemps lors de notre début d' ouverture, après avoir tirés 3 longueurs.

Le super sentier des "Jalalis locaux", entendez par là sangliers.



Les belles parois


De belles vues ( et dire qu'il pleut en France)


Mais avant de démarrer, le BE d'escalade cherche les bouts d'une corde qu'il a lovée tout en accusant Jean jean.



Après avoir atteint notre dernier perchoir printanier, JP attaque L4. La longueur est soutenue avec des passages en artif.




L5: Dernière longueur de la voie qui me coutera mes bras et de belles sueurs avant de laisser la place à JP.



Durant cette dernière longueur, quelques flocons montrent leur candeur - autant dire qu'on commence sérieusement à se peler.
On termine la voie en fin d'après midi et entamons les rappels ( peu commodes) pour arriver au sol juste avant la tombée de la nuit.


C'est heureux que nous finissons cette voie (surtout moi). Il faut bien dire que je l'aie bien payée de ma personne en prenant 2 plombs avec de grands moments de solitude sur la fin et que j'ai le privilège d'inscrire mon nom sur une des parois les plus élitistes, avec mon niveau de grimpe de minus.


Le topo fait par JP



1 commentaire:

  1. J'aime bien l'attaque de ton compte rendu : on est direct dans le moment critique! Pas mal.
    Sinon, c'est jabali, pas jallali...

    A+

    The pilot

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