lundi 15 avril 2013

Montanesa : une voie en gestation

Il y a des blogs qui me font rêver et surtout qui ont le pouvoir ou le don de juste me ... donner envie de faire. C'est le cas avec celui de Julien Lacrampe, alpiniste de haut vol et surtout un sacré funambule en "artif".
Pour ce weekend, je propose donc à Jean Pierre d'aller taper des clous et de se pendre sur les crochets.
Avec ma motiv' perso et son ardeur d'ouvreur de voie, nous prenons la direction de Montanesa pour aller essayer de tracer une nouvelle ligne sur la mythique paroi du coin: le Penpenus. 

Le massif de la Pena Montanesa et sa mythique paroi


Notre objectif est la cheminée complètement à droite


C'est donc avec plein de vigueur et surtout chargés comme des bourriques que nous remonterons durant 45 minutes le beau sentier qui mène au point culminant du massif , pour le laisser au dépend de pierriers infâmes et bien croulants.Je me rappelle d' avoir dis à JP que sa paroi doit être mythique que pour les sangliers du coin et que très peu de grimpeurs doivent venir se faire "chier" ici après plus de 2 heures d'une approche fastidieuse.
Et bien rien que ce  weekend, nous y croiserons 2 cordées, et pas des moindres, juste l'élite nationale espagnole équivalent  à nos groupes Excellence. Du haut niveau super beau à voir grimper dans la fameuse voie de C. Ravier " Passe muraille". Une leçon de grimpe...

Le haut niveau à l’œuvre: superbe





Pour notre aventure à nous, JP met la stratégie suivante en place: les longueurs dures où il faut "artifer" c'est pour ma pomme et lui pour des raisons d'épaule soi disant douloureuse, se tape les longueurs qui roulent. Facile  la stratégie de JP, non?
Donc, d'entrée de jeu, c'est pour moi.
Une partie de cette première longueur est commune à une voie déjà en place dont j'ai oublié le nom.
Je la remonte jusqu'à son mur équipé de 3 spits (  ne pas clipper ce dernier)  pour ensuite faire une traversée à droite en logeant une écaille et prendre des rampes qui mènent sur une terrasse. Première longueur, premier vol plané, premières sueurs froides et premières cartouches Chance cramée.

La future voie


Première longueur



Le terrain se couche un peu et donne de l'inspiration à mon compère
Deuxième longueur qui tourne autour des 50 mètres avec peu de points de protection, sur un caillou  aux prises rondes par endroit, pour finir dans un superbe mur . Il est fort ce JP.





La troisième longueur est bien pourvue en prises avec un pas un peu plus difficile en traversée qui mène à une terrasse pour  finir sur un becquet bien confortable, au pied d'un mur gris compact.
Pour un court instant, je me suis pris alors pour Julien Lacrampe. Ne souhaitant pas spiter, j'arrive à planter un piton d'un tiers de sa longueur, la tête vers le bas, dans un trou, puis à monter tout doucement dessus.J'en plante un autre , un peu dans le même style et arrive à atteindre une micro fissure où je place un crochet et me suspends dessus. Et puis ,sans savoir pourquoi, le crochet se barre. Dans ma chute, je vois le piton du haut qui saute et la terrasse qui se rapproche à vitesse grand V. Je me dis que je vais prendre une sacrée gamelle, lorsque d'un coup je suis stoppé net. En détendant mes jambes, je touche la terrasse et peux me remettre droit. Par je ne sais quel miracle, le premier piton a tenu bon et pourtant je n'aurai pas parié dessus.
Deuxième longueur en tête, deuxième vol, deuxième sueurs froides.


La troisième longueur




JP arrivant au niveau de la terrasse qui m'a chatouillée les pied lors de mon dernier vol


Le mur que j'ai commencé en artif


Autant dire qu'après, j'étais vidé de mes forces et surtout plus envie de continuer. A vrai dire , j'ai pris une grosse baffe au point de demander à JP de prendre les choses en mains pour trouver une solution de passage puis de redescendre ensuite.
Du coup, je mets un spit pour assurer notre sécu, jumelé au piton salvateur et JP descend une sorte de rampe pour voir si on peut trouver une ligne de faiblesse en contournant le mur.

A la recherche d'un point de faiblesse


Après avoir laissé le matos à R1 et fixé les cordes pour remonter le lendemain, nous redescendons au fourgon.
La nuit ne fut pas réparatrice pour les deux lascars et nous décidons de mettre une fin temporaire à notre ascension.
Nous nous retapons la montée puis avec sa délicatesse légendaire, JP me laisse remonter à R1 pour récupérer tout le matos.


Nous passerons notre dimanche à visiter le massif tout en repérant quelques possibilités d'ouvertures ( enfin surtout JP)

La pena Montanesa, un sacré mais joli massif.


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