vendredi 21 mars 2014

Avec nous, le pire est toujours possible.


Avec nous, le pire est toujours possible.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer?
Pourquoi grimper des valeurs sûres quand on peut prendre de beaux buts?
Pourquoi aller faire une ligne en parfaite condition, de plus est, tracée, quand juste un peu plus loin, il existe une voie avec des conditions aléatoires sans signes de passages ?

Au départ, nous devions aller à Gourette. Le bas de la vallée d'Ossau est bâché et il bruine. On passe alors au plan B, c'est à dire au petit bonheur la chance. Entendez par là que nous n'avons aucun plan si ce n'est de remonter la vallée pour essayer de passer la couche nuageuse et d'improviser.
Bonne pioche, au Pourtalet, les cieux sont dégagés.

Complètement ensuqués, nous faisons toutes les rues de Formigal pour trouver le seul bar ouvert que l'on nous a indiqué et s'abreuver de cette drogue marron à coup de double dose.
Traitement thérapeutique qui a le mérite de remettre les neurones en place et de permettre de prendre une décision sur la suite à donner pour le restant de la journée.

Nous partons pour le Culivillas et ses voies assez courtes qui nous permettraient de rentrer assez tôt.
Si l'approche se fait à skis , Louis emporte ses shooses pour la grimpe. Mal lui a pris.

Le Culivillas






Son dièdre Nord Ouest en super condition sur lequel Louis et moi pensions grimper.


Mais voilà, Jeff Mério arrive et aperçoit juste un peu plus loin une autre ligne. Vous comprenez, ayant déjà fait le dièdre, ce dernier l'intéresse moins et nous propose d'aller  jeter un œil à cette possibilité de nouvelle conquête.
A la vue de cette dernière se pose les questions existentielles. Faisable ou pas?


Le plaquage de la barre centrale nous met une pression psychologique que JP sait détourner habilement en disant d'un ton naturel:
" Pour moi, ça passe mais pas avec des chaussures de ski en tête. Mais toi Louis, tu as les chaussures de grimpe et si tu veux ( sous entendu qu'il ne devait pas se dégonfler pour aller plutôt au dièdre) tu peux essayer."
Moi, tout aussi téméraire, je regarde  mes chaussures de ski et me dis que Louis a bien fait d'amener ses cuirs.
La sentence tombe: Louis cède au chant de JP et se trouve bardé du matos et de ses chaussures de grimpe aux pieds.
Comme pour encourager le gladiateur qui va entrer dans l’arène, je  lui balance quelques gourdes du genre:"t'es au point au niveau de tes assurances vie...etc, etc."
 Sacré Louis: courageux mais inconscient parfois.

Louis attaque et au bout de 2 mètres, il manque de justesse de planter ses 24 pointes sur le casque de Jean Pierre. Première zipette sur du 50°: le plaquage peut fondre tranquillement car à cet instant, j'ai su qu'il ne verra jamais nos chaussures.


Le doute s'étant installé dans sa tête, il met un certain temps et un temps certain pour faire cette première longueur assez facile sur une bonne glace. Il prend le chemin de la facilité et s'éloigne petit à petit du secteur du fameux plaquage. Ça commence sérieusement a sentir le roussi pour ne pas dire le BUT avec un majestueux mais inconscient refus d'obstacle.

Une fois tous les trois réunis au relais, la décision de laisser tomber le plaquage ne se fait pas attendre.
Jeff Mério prend les commandes et part vers la droite pour trouver un échappatoire vers le haut.

Jean Pierre dans la traversée


La suite est plus facile avec une zone moins raide, voire couchée, de type herbeux.






Une belle sortie


Voilà comment on est arrivé à se louper une belle voie en condition avec un joli dièdre bien en glace pour se farcir un mixage de deux voies qui nous a permis de grimpouiller tout en nous permettant de semer des radis ,des carottes et d'aérer avec nos crabes  les jardins suspendus.
Avec nous, le pire est toujours possible.

2 commentaires:

  1. mais c'est ça qui est marrant fafa!

    The pilot

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    Réponses
    1. Je crois que Louis n'a pas trouvé marrant sur le moment....et que la prochaine fois, il n'amènera pas ses shooses....
      Fabrice

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