lundi 12 mai 2014

Olvena, le gâteau ; Monrebei,l'indigestion


Ceci est un hymne à l'humilité, par défaut et sans plaisir.
"Deux quiches en Espagne ne peuvent pas faire une bonne paella" dixit Louis, EX grimpeur et Ex ouvreur de voies sur les parois pyrénéennes.

Pourtant, tout avait bien commencé. En passant le Somport, premier arrêt dans une cafétéria locale pour se taper un "plato combinados" ( voilà Damien, c'est dit) et puis reprise de la conduite pour jeter, tard dans la nuit,  la Queshua , du côté de Olvena et son site de grimpe.
L'objectif est de faire le lendemain une petite voie puis de reprendre la route pour aller à Monrebei et repérer le départ de la voie tant convoitée.

Paroi de Olvena et son Rio avec son pont romain



Donc, après un levé tranquilou, et une approche de 5 minutes, nous voici au pied de la paroi. N'ayant pas de topo du coin, je me souviens de notre dernière venue avec Jean Pierre, qui m'expliquait que la voie où il y avait plusieurs cordées dedans était assez facile.Etant seuls aujourd'hui, nous décidons d'aller y jeter un œil.

La ligne qui va chercher le dièdre en haut


Départ L1 V+


L2 Jolie petite longueur sur un caillou à trous puis L3 en dalle avec un pas plus difficile (V+)




L4 V+ Longueur de sortie avec les spits sur la dalle de droite qui ne permettent pas de grimper dans le dièdre proprement dit. Montée des pulses et petite suée.


De là, on chausse les savates  et on dégage jusqu'au mirador par la via ferrata.



Retour facile par un bon sentier. Moins de 3h de voiture à voiture.
La voie se nomme Astérix 160 m V+ avec un pas en 6a équipée (prendre un petit jeu de coinceurs et 2 ou 3 Friends moyens).

Ensuite, c'est direction Monrebei sans oublier le côté gastronomie locale.

Ahhhhh! Monrebei, j'en ai tellement entendu parler..... Eh oui, pour moi, c'est la première fois.
J'ai un ressenti comme la première fois que j'ai découvert l'amour: heureux mais surtout angoissé et inquiet de ne pas être à la hauteur, de ne pas bien faire.
Mais d'abord, comme avant l'acte ultime, il y a le plaisir des yeux et une envie progressive de vouloir caresser et flirter avec ces lignes, ces courbes, ces plis.
En cette fin d'aprèm, nous partons repérer le chemin qui mène au pied de ce fameux Dièdre Gris.
Nous observons, imaginons la route dans ces hautes verticalités et essayons de minimiser la Chose. Mais voilà, ici c'est Monrebei et on le sait, ce ne sera pas "donné" malgré que se soit une classique avec une cotation a priori très abordable pour nous.

Une jolie approche très typée made in Spain


Coté paroi d'Aragon, juste grandiose.



Côté paroi catalogne


Côté la Cade


Après avoir pris nos marques, petite nuit dans un lieu magique et très spirituel.



5 heures du mat, debout. C'est un beau jour pour mourir...ou pas.
Louis dégaine le premier et arrive à R1 assez rapidement.


L2 une longueur peu banale mais plus impressionnante que dure


L3 Pauvre de nous. On s'est fait secouer comme des pruniers. Une fissure hyper physique et très raide. Au relais, le doute c'est carrément incrusté dans nos neurones. V+ ils disent. Merde alors,ça va donner quoi plus haut dans le 6a+?


Sur ma demande express, Louis attaque de nouveau la longueur suivante. Etant plus âgé que moi, c'est lui qui doit mourir avant moi. Normal non?




Au relais, on se concerte. A chaque longueur, on prend une raclée et nous sommes à la limite de la rupture.
Nous sommes dans les temps que nous nous étions fixés mais la suite nous fait sérieusement réfléchir.
De façon un peu débile, je décide de relancer la machine jusqu'au relais suivant. A moi d'être kamikaze.


Dans cette partie, je bataille dure et pour passer sans aller percer la couche d'ozone, je suis limite d'artifer.
Cette fois ci, la décision est prise: le gâteau est trop gros pour nous, c'est l'indigestion. Tant que l'on peut, il faut retrouver la terre ferme.
Sur le chemin du retour, la pilule est dure à avaler et on cherche une multitude de raisons qui nous permettraient de mieux digérer cette gifle.

En triant les photos de ce weekend, j'en ai trouvé une qui traduit bien l'état d'esprit dans lequel nous sommes rentrés



Deux quiches en Espagne ne peuvent pas faire une bonne paella.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire