lundi 10 août 2015

Pène d'Udapet et pic d'Aspe: les honneurs sont dans les B


B comme Bonnard, Bonheur et surtout plans B.
Le premier  plan B nous qui nous  sauve la journée, ce fût au Pêne d'Udapet.
La météo annonçait averses courant après midi. Notre choix se porta sur Lili Blues, voie rappelable (détail qui a son importance quand le rocher devient savonnette ou que le ciel vous organise un festival pyrotechnique)

Le matin, c'est parti avec une grande tempête de ciel bleu



Au pied de la paroi, on se dit qu'ils sont shootés aux cumulo nimbus  les météorologues


J'attaque la première longueur et Louis commence la deuxième pour ne jamais la finir. Malheureusement, les parties en fissures et dièdres sont prises d'assauts par les herbes et potentilles locales,  rendant aléatoires les crochetages des métatarses et  très précaire les adhérences des charentaises .
Dommage car la voie semble belle ( elle l'est d'après Louis qui l'a grimpée déjà 2 fois) avec un retour anticipé sur la première vire.

Première longueur en 6b de Lili Blues  très jolie avec un départ en dalle grandiose et une sortie tonique par un dièdre bien sympa


Le Temps passant, l'autre temps se dégradant à vitesse grand V et nous la queue entre les jambes, on se dit que l'on ne peut redescendre comme cela car en bas, "Ils" vont encore se foutrent de nous.
Alors, on passe au plan B qui se trouve à quelques pas: La Croisière des Schtroumfs.

Cette fois ci, pas le temps de conter Fleurette si on veut sortir avant l'arrivée de la rosée de l'aprèm.
La stratégie est simple: on double les longueurs et on saute dès que possible un paquet de points en place par manque de dégaines.

L1/L2





L3/L4
Renversant non?


L5/L6: Ambiance pollution de Pékin


L7 Louis ou le monstre du Loch Ness?


L8 dernière longueur un peu humide et au bout de la corde Louis (enfin je crois)


Un peu plus de 2h30 après notre décollage, on entame nos 6 rappels qui nous ramènent au pied de la voie.

D'un commun accord avec Louis, nous pouvons dire que la voie est belle et qu'il ne faut pas la sous estimée comme beaucoup de gens le font( concours de prétentieux?) - toutes les longueurs tournent dans le 6a plus ou moins pratiquement-. Il nous semble qu'elle est d'un ton supérieur à Astérix par exemple ( voie de référence à la Mature) et que si son équipement permet une grimpe "no stress", il en serait vraiment différent si ce dernier était typé falaise Mature.  Comme quoi, les lettres de noblesse se joue sur peu de chose parfois...

Ah, au fait! Les météorologues n'étaient pas shootés au Cumulo nimbus.
Pour info, un des ouvreurs de Lili blues devrait partir assez vite nettoyer la voie.


Pic d'Aspe: Intégrale de Jésus Yarza  TD 500m


Cela me fait bien chier de devoir l'avouer, mais au col, j'ai pleurniché comme un gamin de 5 ans à qui on aurait pris son joujou préféré (certaines mauvaises langues diront que je ressemblais fortement à JP sur le coup). Pire, j'ai trépigné des pieds et fais un petit caprice à presque me rouler parterre quand mes collègues m' ont proposé de rentrer et faire de la couenne.

Au départ, on devait faire "Navarros" dans la face sud du pic d'Aspe, mais c'était sans compter sur une météo plus capricieuse que moi.
Au col, un vent fort et froid venant du sud nous accueille avec un ciel bien gris. Une cordée espagnole, calfeutrée dans leur doudoune reste perplexe sur la suite de leur journée.

Partout, il fait beau, sauf au dessus de nos têtes. Parmi nous, c'est certain, il y a un chat noir... mais surement pas moi.
Les espagnols rentrent à la casa et nous de même.



La tête basse, les "sniff" à ne plus en finir et les yeux larmoyants , me voilà sur le chemin du retour quand, soudain, papa René, comme toujours très attentionné me prend dans ses bras et d'une voix douce me dit qu'il a une idée pour faire passer mon chagrin plein de sanglots:

" Tu vois, on va prendre les mousquetons des friends, toutes les sangles que nous ayons et nous allons faire des dégaines, comme cela, on en aura assez pour aller grimper en face Nord, bien à l'abri du vent, la fameuse voie "Jésus Yarza". D'accord?"

Si je suis d'accord??? Allez, s'il faut même donner les lacets des shoes comme sangles, je suis prêt à filer ceux de Louis. Feu!
Honneur au plan B.

La voie se scinde en deux parties. Les 4 premières longueurs permettent de franchir un ressaut raide( beau)  avec une cotation tournant autour du 6a pour déboucher sur une zone couchée, limitée sur sa gauche par un semblant d'éperon qui se termine pratiquement au sommet. Le remonter alors au mieux  en tirant des longueurs un peu batardes faciles qui donnent plus  envie de faire de la corde tendue que de grimper. Cette deuxième partie - 300m tout de même- peut facilement s'éviter en allant chercher un petit col après le ressaut pour rejoindre l'arête qui mène à la descente.

La voie est entièrement équipée mais prendre un petit jeu de friends pour compléter le deuxième tronçon au cas ou.

Le départ se fait par une rampe ascendante  droite gauche, matérialisée par un bâton rouge.





L2: Cela va se corser. La consigne du jour: les pieds.





  L3: Première problématique: le ressaut du départ




Toujours L3: Deuxième problématique : remonter le dièdre aux prises bien arrondies sans oublier la consigne du jour: les pieds



L4: Superbe dièdre avec une sortie sur cocktail rocher rond et herbe.



Ces 4 belles longueurs nous débarquent donc dans la partie supérieure.
La suite est sans grand intérêt pour la grimpe avec une succession de petits ressauts en III et IV.
On continue, histoire de faire dans sa totalité la voie originale et de sortir au sommet en fin d'aprèm.




Comme par enchantement, au fur et à mesure de notre balade verticale, le vent cessa et le soleil explosa la couche de nuages.
 Papa René nous sortira un beau plan B de son chapeau et du coup mes larmes de tristesse se seront transformées en larmes de bonheur.
Les honneurs sont dans les B...

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